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La banque numérique n’est pas vraiment une solution pour les Suisses de l’étranger

C'est en ligne que le président de l'OSE, Filippo Lombardi, a conduit les débats du Conseil des Suisses de l'étranger. Keystone / Anthony Anex

Le Conseil des Suisses de l’étranger s’est réuni ce week-end. Le partenariat avec une banque numérique et la guerre en Ukraine ont suscité la nervosité. Mais il a aussi été fait état de succès.

Le lobbying politique de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE) a fonctionné malgré la pandémie. Réuni en ligne le week-end dernier, le Conseil des Suisses de l’étranger – parlement de la Cinquième Suisse – a pu présenter les fruits de ces efforts.

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Les années passent, mais les difficultés des Suisses de l’étranger avec les banques suisses ne sont toujours pas résolues. Il leur est de plus en plus difficile d’obtenir un compte bancaire à des tarifs acceptables.

Beaucoup ont vu une solution dans l’émergence des banques numériques, y compris l’OSE. Cette dernière s’est concrètement engagée avec le prestataire de services de paiement Yapeal, une start-up suisse pour laquelle le partenariat avec l’Organisation des Suisses de l’étranger vaut la bagatelle de 50’000 francs.

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«Au pire des cas, vous perdez votre argent»

Mais les gros titres négatifs n’ont pas tardé à suivre. Comme Yapeal se réorganisait, la question de la santé financière de la néo-banque s’est posée. L’OSE a demandé des informations. Le trésorier Lucas Metzger a pu informer le Conseil des Suisses de l’étranger. «Nous savons que l’autorité suisse de surveillance des marchés financiers suit Yapeal très sérieusement, a-t-il indiqué, avant de préciser: «Yapeal n’est pas une banque, mais un prestataire de services de paiement. Il est là pour payer les factures».

Cette offre répond théoriquement à un grand besoin pour bon nombre de Suisses de l’étranger, car beaucoup ont encore des obligations financières en Suisse.

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L’affaire présente cependant quelques inconvénients, comme il est apparu clairement lors de la réunion du Conseil de samedi. Tout d’abord, selon Lucas Metzler, Yapeal ne propose ses services que dans les pays limitrophes de la Suisse; pour tous les autres, cela tombe actuellement à l’eau. De plus, «ce n’est pas une banque qui est soumise à la garantie des dépôts, a encore précisé Lucas Metzger. Au pire des cas, vous perdez donc votre argent». Contrairement aux banques traditionnelles, qui garantissent dans tous les cas les avoirs déposés jusqu’à 100’000 francs.

Membre du Conseil des Suisses de l’étranger, Ivo Dürr a décrit un autre écueil. Selon son expérience personnelle, il n’est pas possible de transférer de l’argent d’un compte étranger vers un compte Yapeal. Cela signifie qu’à l’heure actuelle, Yapeal ne constitue pas une véritable alternative pour les Suisses de l’étranger. «C’est pourquoi ce n’est vraiment pas intéressant pour nous», a conclu Ivo Dürr.

Représentation suisse en Moldavie

Johannes Matyassy, directeur de la direction consulaire, a informé le Conseil des Suisses de l’étranger des préoccupations du Département fédéral des affaires étrangères par rapport à la guerre en Ukraine.

La guerre a contraint la Suisse à fermer son ambassade à Kiev et ni le personnel de l’ambassade ni les Suisses de l’étranger souhaitant quitter le pays n’ont pu être rapatriés par avion. L’Union européenne a organisé un train spécial. Selon Johannes Matyassy, 18 Suisses de l’étranger avaient un intérêt pour ce départ organisé, mais quatre seulement ont réussi à se rendre à la gare. «Le problème principal est que les gens se rendent à la gare depuis leur domicile», a-t-il expliqué.

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Un tel train sera à nouveau organisé pour la semaine en cours. «Nous avons connaissance d’un ou deux cas très difficiles en ce moment, de personnes qui aimeraient quitter le pays, mais qui n’y parviennent pas par leurs propres moyens, a encore précisé le diplomate.

Il a également informé le Conseil que la Suisse ouvrirait bientôt un bureau extérieur à Chișinău, la capitale de la Moldavie, en remplacement de Kiev. À cet effet, un bureau de coopération existant sera occupé par des diplomates.

Appel à une plus grande responsabilité personnelle

En outre, Johannes Matyassy a annoncé que son service mènerait cette année une campagne d’information intitulée Aging abroad. La responsabilité individuelle est au centre de cette campagne. La pandémie a manifestement montré au DFAE qu’un certain nombre de Suisses résidant à l’étranger avaient des attentes parfois irréalisables vis-à-vis de la Suisse.

Rassemblement de personnes
Pendant la pandémie, la Suisse a procédé à de nombreux vols de rapatriement, comme ici à Bogota, en Colombie, en mars 2020. Keystone / Marwin Productions

«Nous avons vu que le thème de la responsabilité individuelle est très difficile et qu’il est souvent occulté pendant une crise, a déclaré le diplomate. C’est pourquoi nous avons décidé de lancer cette campagne d’information. Je suis conscient que c’est délicat, mais nous le faisons.»

Droits politiques – Participation aux votations

Le fait que les Suisses de l’étranger ne puissent pas participer aux votations et aux élections parce que l’envoi des documents de vote par la poste prend trop de temps est un sujet récurrent dans l’agenda de l’OSE. Depuis que les tentatives de vote électronique ont disparu de l’horizon pour des raisons de sécurité et de coûts, on discute aussi de la manière d’optimiser les pratiques d’envoi existantes.

Et les choses bougent: lors de la session de printemps des Chambres fédérales, le député libéral-radical Laurent Wehrli a proposé qu’au moins l’aller des documents de vote puisse se faire par courrier électronique. Son interpellation n’a pas eu de succès direct. Le Conseil fédéral a répondu que «l’envoi électronique de documents de vote imprimables recèle un potentiel considérable de manipulation et d’abus».

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Mais Laurent Wehrli siège également au comité de l’OSE – et dans ce cas, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Dans sa réponse, le gouvernement a donc promis de se pencher cette année encore «sur les possibilités d’améliorer l’envoi des documents de vote et le vote à l’étranger». Concrètement, il s’agit d’essayer de faire parvenir plus rapidement les documents de vote dans les boîtes aux lettres du monde entier par courrier diplomatique. Un premier essai a eu lieu et est en cours d’évaluation, un second est prévu.

L’OSE attend en outre des impulsions de sa participation à la Conférence des chancelleries cantonales. Ce sont en effet les cantons qui gèrent l’envoi des documents. «Tout dépend des cantons, nous essayons donc de prendre les choses à la source», a déclaré le président de l’OSE Filippo Lombardi. Et la directrice Ariane Rustichelli de préciser que l’OSE veut proposer à la Conférence un groupe de travail pour trouver des moyens de rendre l’envoi des documents plus efficace.

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Certificats de vie: cas résolu

Il y a aussi des sujets qui ont été définitivement réglés lors de cette session. L’un d’entre eux est la problématique des certificats de vie. Ceux-ci sont nécessaires pour éviter que les caisses de compensation suisses ne continuent à verser des rentes à des personnes décédées. Pour les retraités suisses à l’étranger, l’obtention d’un tel certificat de vie était souvent laborieuse et nécessitait souvent un déplacement au consulat. Désormais, l’inscription au registre des Suisses de l’étranger suffit également comme preuve.

Poursuite de la lutte contre l’antisémitisme

L’initiative de l’Organisation des Suisses de l’étranger pour la création d’un mémorial de l’Holocauste en Suisse a également été menée à bien. Ce projet a fait l’objet de motions au Conseil national (Chambre basse du Parlement) et au Conseil des États (Chambre haute) lors de la session de printemps. Il est maintenant entre les mains de la Confédération pour être concrétisé.

La lutte contre l’antisémitisme, que l’organisation mène depuis longtemps, se poursuit cependant. À la fin de son assemblée, elle est intervenue par un vote dans un débat politique en cours. Par 69% des voix, le Conseil des Suisses de l’étranger a accepté en fin de séance une motion demandant au Conseil fédéral et au Parlement de rendre punissable l’utilisation publique de symboles nazis.

(Traduction de l’allemand: Olivier Pauchard)

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