La semaine en Suisse
Chères Suissesses, chers Suisses de l’étranger,
Bienvenue dans notre sélection des nouvelles les plus importantes – et les plus colorées – de ces sept derniers jours en Suisse.
Tel cette sculpture de cheval surplombant Zurich, j’ai posé mon regard sur les principales nouvelles de la semaine (et quelques potins): une démission politique, les relations entre la Suisse et l’Ukraine et la baisse de l’inflation. Par ailleurs, que pensez-vous de l’utilisation croissante de l’anglais dans les annonces des transports publics? Un éditorialiste suisse voit rouge!
Les temps forts de la semaine
La semaine a débuté avec une surprise politique, qui a suscité de nombreuses rumeurs et spéculations.
Gerhard Pfister (photo), le président du Centre, a annoncé lundi qu’il se retirerait de la tête du parti cet été. Se prépare-t-il à briguer un siège au sein du Conseil fédéral?
«Ces dernières années, nous avons réalisé une transformation remarquable de notre parti, jetant les bases d’un Centre fort dans le paysage politique suisse. Le moment est venu de laisser la place à la nouvelle génération», a déclaré Gerhard Pfister, 62 ans. Ce dernier avait pris la tête du Parti démocrate-chrétien (PDC, centre-droit) en 2016 et l’avait conduit à la fusion avec le Parti bourgeois-démocratique (PBD) en 2021.
La Neue Zürcher ZeitungLien externe (NZZ) décrit Gerhard Pfister comme l’architecte du «changement rapide de la politique suisse», faisant référence au fait qu’il ait apparemment troqué son image religieuse et conservatrice pour celle de réformateur progressiste, avec des visées électoralistes.
La NZZ a aussi commencé à jouer au jeu des chaises musicales au sein du gouvernement, en avançantLien externe que si la ministre centriste de la Défense, Viola Amherd (62 ans), devait se retirer cette année – comme certains le pensent -, le ministre des Affaires étrangères PLR Ignazio Cassis (63 ans) pourrait sauter avec elle pour des raisons tactiques.
Le Centre – et Gerhard Pfister lui-même – ne dévoilent pas leur jeu, mais le Tages-Anzeiger estime que Gerhard Pfister aurait des chances raisonnablesLien externe d’être élu au gouvernement. «Ce sera une année passionnante pour le Centre», a écrit le journal.
- Gerhard Pfister ferait-il un bon conseiller fédéral?Lien externe (podcast de la Luzerner Zeitung podcast, en allemand)
- Ce qui attend la Suisse: les grands dossiers politiques de 2025 (swissinfo.ch)
La présidente de la Confédération et son homologue ukrainien commencent l’année sur la même longueur d’onde.
La ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, a pris le 1er janvier la présidence tournante de la Suisse pour un an. Elle a souligné dans son discours du Nouvel An (photo) que «la Suisse [était] forte et [avait] la capacité d’agir». Mardi, elle s’est entretenue au téléphone avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky au sujet d’une éventuelle rencontre.
Bien qu’aucune date ni aucun lieu n’aient été confirmés, la réunion pourrait coïncider avec le rassemblement annuel du Forum économique mondial (WEF), qui se tiendra à Davos du 20 au 24 janvier. Volodymyr Zelensky n’a toutefois pas encore confirmé sa participation.
Après leur discussion, Karin Keller-Sutter a réaffirmé le soutien de la Confédération dans un tweetLien externe, en soulignant les projets humanitaires et de reconstruction à long terme et l’engagement de la Suisse à contribuer au processus de paix par des efforts diplomatiques.
Volodymyr Zelensky a exprimé sa gratitude pour le soutien apporté par la Suisse à l’Ukraine. «Il est important que nous continuions à travailler ensemble pour parvenir à une paix juste et durable», a-t-il écritLien externe sur le réseau social X.
L’inflation en Suisse a légèrement baissé en décembre – et de manière significative pour l’ensemble de l’année 2024.
Les prix à la consommation ont baissé l’année dernière en Suisse. La hausse des loyers et des prix de l’électricité a été partiellement compensée par la baisse des prix du gaz et des médicaments.
L’inflation moyenne sur l’ensemble de l’année dernière s’est établie à 1,1%, contre 2,1% en 2023 et 2,8% en 2022 à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Pour le seul mois de décembre, l’inflation a atteint 0,6% sur un an. Sur un mois, l’indice des prix à la consommation a décru de 0,1%.
Sur le dernier mois de l’année 2024, les principaux contributeurs au reflux de l’inflation ont été l’alimentation avec une baisse des prix de 0,9% comparée à décembre 2023. Le coût des vêtements et chaussures (-1,4%), des médicaments (-2,8%), du transport aérien (-4,6%), du diesel (-5,4%) et de l’essence (-1,3%) ont également permis d’alléger la pression sur le portefeuille des consommateurs et consommatrices helvétiques.
Les loyers ont en revanche augmenté de 3,4%, alors que les voyages à forfait internationaux (+3,8%) et le café (+2%) ont également affiché des prix en hausse.
- Le sujet de la RTSLien externe
- Ce qui attend la Suisse: les perspectives économiques pour 2025 (swissinfo.ch)
Encore davantage d’annonces en anglais dans les trains suisses? «No thanks.»
Un éditorialiste du journal zurichois Tages-Anzeiger s’est récemment lancé dans une amusante diatribe sur l’utilisation croissante de l’anglais dans les transports publics suisses. Je dois admettre qu’il n’a pas tort.
«Ces annonces sont une nuisance depuis un certain temps», affirme Rico Bandle. «Si vous voyagez en Intercity à destination de Zurich, tous les trains en correspondance sont annoncés juste avant d’arriver à la gare centrale, avec les heures de départ et les détails concernant les voies. C’est un bavardage interminable», s’emporte-t-il, précisant que les voyageurs et voyageuses ont déjà accès à toutes ces informations via leur téléphone. «Lorsque, après plusieurs minutes, toutes les correspondances ont enfin été énoncées, tout recommence dans un anglais souvent maltraité par des contrôleurs au niveau déplorable.»
Rico Bandle se dit particulièrement frappé par le fait que les annonces en anglais sont désormais fréquentes sur l’ensemble du réseau, et plus uniquement sur les tronçons touristiques ou à l’aéroport – «là où c’est totalement pertinent». L’anglais s’est également répandu sur certains quais de gare et, à Zurich, dans les tramways. «Pour toutes les personnes qui aiment écouter un podcast, lire un livre ou souhaitent simplement se détendre un moment dans les transports publics, ces annonces supplémentaires constituent avant tout une pollution sonore accrue», martèle-t-il.
- L’article du Tages-AnzeigerLien externe (en allemand, sur abonnement)
- L’anglais comme langue commune en Suisse: un bien ou un mal? (swissinfo.ch)
La Suisse insolite
Certains nombres sont inextricablement liés à certaines villes, devenant presque magiques pour leur population. C’est notamment le cas pour la ville suisse de Soleure avec le nombre 11.
En 1481, Soleure est devenu le 11e canton à entrer dans la Confédération suisse et, entre 1344 et 1532, il a été divisé en 11 bailliages. Aujourd’hui encore, le paysage urbain comporte 11 églises, 11 tours et 11 fontaines. Onze cloches sont suspendues à la tour de la cathédrale, qui possède 11 autels et des bancs disposés en rangées de 11. Et devinez combien d’années il a fallu pour construire la cathédrale?
Mais pourquoi 11? Vous saurez tout en lisant notre articleLien externe, publié le 11 janvier à 11h00.
La photo de la semaine
La semaine prochaine
Lundi, les Silvesterchlausen (photo) seront présents en force dans la région d’Appenzell (nord-est de la Suisse) pour célébrer la nouvelle année (du moins selon le calendrier julien).
Mardi, le Forum économique mondial (WEF) annoncera le programme du sommet de cette année, qui se tiendra dans la station de Davos du 20 au 24 janvier. Nous y serons.
Le prix Wakker 2025 sera également annoncé. Cette récompense est décernée chaque année à une municipalité ou à une organisation pour ses réalisations en matière de développement et de préservation urbains.
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