La semaine en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Bienvenue dans notre sélection des nouvelles de l’actualité suisse qui ont le plus retenu notre attention au cours de la semaine écoulée.
Session parlementaire oblige, cette semaine a été très marquée par des décisions ou débats politiques. Beaucoup de ces débats sont encore loin d’être clos, mais ils donnent déjà une idée de la manière dont la Suisse pourrait évoluer au cours des prochaines années. Cette Suisse de demain sera d’ailleurs un peu le fil conducteur de cette sélection de la semaine.
Bonne lecture!
LES POINTS FORTS DE LA SEMAINE
Le conflit en Ukraine a incité plusieurs pays occidentaux à augmenter les moyens mis à la disposition de leurs forces armées. Même si elle est traditionnellement neutre, la Suisse n’échappe pas à cette évolution.
Le budget de l’armée a donné lieu à de longues passes d’armes assez classiques au Conseil national entre la droite et la gauche. Pour résumer, la droite défend l’idée que le contexte actuel demande un effort financier supplémentaire, tandis que la gauche estime que ces moyens financiers sont placés dans des systèmes militaires archaïques et qu’ils pourraient être plus utiles dans d’autres domaines.
C’est finalement la position défendue par la majorité de droite du Parlement qui l’a emporté. Jeudi, le Conseil national a accepté d’allouer les moyens supplémentaires demandés par le Département fédéral de la défense. Points clefs du projet: des crédits d’engagement d’un montant global de 4,9 milliards de francs pour l’acquisition de matériel militaire et une hausse du plafond des dépenses pour les années 2025 à 2028.
À noter que le dossier n’est pas totalement bouclé. Le sujet doit encore être discuté par le Conseil des États; ce sera fait lors la session parlementaire d’hiver.
- ArticleLien externe de fond de RTS Info pour comprendre les grandes lignes du budget militaire
- DépêcheLien externe consacrée au débat sur le budget militaire à lire sur LFM
Au Parlement toujours, une petite révolution fiscale s’est peut-être mise en marche. Le Conseil national a entamé le débat sur la révision de la fiscalité des couples mariés. Le but est de mettre fin à une inégalité de traitement, en passant à une taxation individuelle pour tout le monde, tant pour les personnes mariées que célibataires.
Actuellement, pour un couple marié, la taxation se fait sur la base du revenu cumulé des deux époux. L’impôt étant progressif, cette solution défavorise les couples mariés. Pour prendre un exemple concret, la facture fiscale est plus lourde pour deux époux déclarant 100’000 francs de revenus communs que pour deux personnes célibataires déclarant chacune un revenu individuel de 50’000 francs.
Sous la Coupole, tous les partis sont prêts à mettre fin à cette inégalité, mais divergent sur la manière d’y parvenir. Ainsi, la taxation individuelle, que le gouvernement propose comme solution, ne convainc pas les partis du centre et de la droite conservatrice. À leurs yeux, cette solution améliorerait certes la situation pour les couples mariés où les deux conjoints travaillent, mais créerait une nouvelle inégalité pour les couples plus traditionnels, où l’un des deux époux s’occupe du foyer. Pour reprendre l’exemple précédent, avec une taxation individuelle, un couple où un seul membre gagne 100’000 francs serait plus lourdement taxé qu’un couple ou les deux époux gagnent 50’000 francs.
Ce dossier est un vieux serpent de mer de la politique suisse. Jusqu’à présent aucune solution n’a jamais pu trouver de consensus. Et les débats au Conseil national montrent que l’affaire risque bien de traîner encore un peu. Ils ont été si longs – avec plus de 60 interventions à la tribune – que la Chambre basse n’a pas encore eu le temps de voter sur l’entrée en matière. Les débats reprendront mercredi prochain.
- Le résuméLien externe des débats au Conseil national dans les colonnes du Temps (abonnement nécessaire)
La Suisse de demain, ce sera aussi une Suisse plus peuplée. Il y a un certain temps déjà que l’on annonce une Suisse à 9 millions de personnes. Eh bien, ce moment est finalement arrivé, a indiqué jeudi l’Office fédéral de la statistique (OFS).
Cette barre symbolique des 9 millions avait déjà été atteinte à l’été 2023. Mais les statistiques englobaient alors des personnes présentes dans le pays à titre temporaire. Cette fois, cela concerne la population qui habite en Suisse de manière permanente. Le pays comptait précisément 9’002’763 résidents permanents lors du décompte du 30 juin 2024, précise l’OFS.
Un coup d’œil sur la courbe démographique montre que l’augmentation est exponentielle. La hausse s’explique essentiellement par l’immigration. La Suisse compte désormais 27,1% de personnes étrangères.
- Les dernières statistiques démographiques de l’OFS présentéesLien externe sur RTS Info
La Suisse de demain sera-t-elle un désert médiatique? Difficile à dire, mais ce qui est sûr, c’est que pour les médias, les mauvaises nouvelles ont continué de tomber au cours de ces derniers jours.
Après avoir déjà annoncé d’importantes suppressions d’emplois à la fin du mois d’août, le groupe de presse Tamedia a informé cette semaine qu’il allait procéder à des fusions de rédactions. En Suisse romande, les rédactions des quotidiens 24 heures, la Tribune de Genève et Le Matin dimanche seront fusionnées, tandis que le magazine Femina passera à une fréquence mensuelle.
Les mesures de concentration touchent également la Suisse alémanique. Les rédactions des journaux régionaux zurichois Landbote, Zürichsee-Zeitung et Zürcher Unterländer ainsi que l’équipe «SonntagsZeitung» seront intégrées à la rédaction de Zurich.
Les nouvelles ne sont pas vraiment meilleures du côté du service public. La Radiotélévision Suisse (RTS) a annoncé la suppression d’environ 55 postes en 2025 dans le cadre d’un plan d’économies de 10 millions de francs lié à la de la perte du financement compensatoire pour le renchérissement sur la redevance perçue par la SSR et au recul des recettes publicitaires. La Radiotélévision de la Suisse italienne (RSI) devra quant à elle couper 15 postes de travail et économiser cinq millions de francs l’an prochain.
- Détails sur la restructuration chez Tamedia à lireLien externe sur le site du Blick
- Les suppressions d’emplois à la RTS sur le site de RTS InfoLien externe
- Les coupes d’emplois à la RSI sur le site de RTS InfoLien externe
On pouvait penser que c’était un mauvais souvenir, mais le coronavirus est toujours bien présent en Suisse. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a renouvelé lundi son appel à la vigilance face au Covid-19, en particulier pour les groupes à risque: les personnes de 65 ans et plus, les femmes enceintes, les trisomiques et les adultes de 16 ans et plus présentant des antécédents médicaux graves.
La recommandation de se vacciner contre la grippe est généralement bien suivie dans les groupes à risque. En revanche, la vaccination contre le Covid n’est pas encore devenue un réflexe. Et pourtant, l’hiver dernier, le Covid a provoqué plus d’hospitalisation et de décès que la grippe.
L’OFSP rappelle que pour les personnes fragiles, la vaccination contre le Covid doit être répétée tous les six mois. La vaccination est remboursée par l’assurance maladie pour les personnes à risque et peut être pratiquée dans les pharmacies ou les cabinets médicaux à partir du mois d’octobre.
- La nouvelle campagne de vaccination contre le Covid-19 sur le site de RTS InfoLien externe
LA SUISSE INSOLITE
Vous avez très certainement déjà entendu parler des prix Nobel. Mais il y a fort à parier que vous connaissez beaucoup moins les Ig-Nobel. Il s’agit de prix qui récompensent les recherches scientifiques les plus «improbables».
Cette année l’Ig-Nobel de médecine revient à un chercheur suisse membre d’une équipe qui «a démontré que les faux médicaments qui provoquent des effets secondaires douloureux sont plus efficaces que les faux médicaments qui ne provoquent pas d’effets secondaires douloureux» (sic). L’intitulé peut faire sourire, mais le contenu de l’étude est très sérieux.
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Effets secondaires et effet placebo: entretien avec un lauréat suisse du prix Ig-Nobel
LA PHOTO DE LA SEMAINE
Une légende du hockey sur glace en Suisse patine désormais sous d’autres cieux: Paul-André Cadieux est décédé cette semaine à l’âge de 77 ans. Canadien naturalisé suisse, il avait fait notamment les beaux jours du CP Berne en tant que joueur et du HC Fribourg-Gottéron en tant qu’entraîneur.
LA SEMAINE PROCHAINE
La politique se taillera la part du lion dans l’agenda de l’actualité de la semaine à venir.
Avec bien sûr les votations fédérales de l’automne qui se dérouleront ce dimanche. Deux objets sont au programme: la révision de la Loi sur la prévoyance professionnelle et une initiative populaire qui réclame une meilleure protection de la biodiversité. Vous pourrez bien entendu suivre les résultats et analyses sur swissinfo.ch.
Et dès lundi, ce sera la troisième et dernière semaine de la session parlementaire d’automne. Là aussi, vous pourrez prendre connaissance des principales décisions dans notre sélection de l’actualité du jour.
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