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Le Martien de Marseille

Yves Bosson
Le photographe Yves Bosson dans son studio. swissinfo.ch/fb

Le photographe neuchâtelois Yves Bosson vit depuis une vingtaine d'années à Marseille, siège de son Agence martienne, une photothèque unique dans le monde francophone.

Depuis son adolescence, le Neuchâtelois rassemble une vaste iconographie sur l’imaginaire scientifique en liaison avec la Maison d’ailleurs d’Yverdon.

Tout a démarré à l’adolescence par une passion pour les OVNI, ces manifestations « extra-terrestres » qui connaissaient à cette époque – les années 70 – un grand succès et une forte production éditoriale.

D’emblée, le jeune Neuchâtelois collectionne livres et revues, prend contact avec la Fédération suisse d’Ufologie, avant de lancer lui-même deux revues – OVNI-Présence et Anomalies – et de publier quelques livres sur ce thème, élargi aux phénomènes paranormaux et autres bizarreries crypto-scientifiques.

«Assez rapidement, mon regard est devenu beaucoup plus critique, plus sociologique et historique. La question n’était plus de savoir si ces phénomènes existaient ou non, mais d’y voir le témoignage d’un imaginaire scientifique », raconte Yves Bosson.

Pour autant, sa venue à Marseille il y a une vingtaine d’année n’est pas liée à la présence de petits hommes verts amateurs de soleil et de pastis. Formé à l’Ecole de photographie de Vevey, il décroche alors une place dans l’un des grands studios de photo de la région de Marseille.

Les images de la Maison d’ailleurs

En 1999, Yves Bosson crée l’Agence martienne, une photothèque qui lui permet de fusionner ses deux passions : la photographie et l’imaginaire scientifique.

Située non loin du Cours Julien – un quartier bohème de Marseille à deux pas de la gare Saint-Charles – son agence abrite un studio photo et une collection de dizaines de milliers de photos et d’images collectées dans toute l’Europe, illustrant le riche univers de la fiction scientifique.

Yves Bosson gère également la très riche collection iconographique de la Maison d’ailleurs d’Yverdon-les-Bains (dans le canton de Vaud). «C’est le seul musée public au monde dédié à la science fiction. Il connaît d’ailleurs actuellement un développement réjouissant avec le doublement de sa surface d’exposition, laquelle s’apprête à accueillir la plus grande collection privée consacrée à Jules Verne», signale le photographe franco-suisse.

Les crypto-créatures

Yves Bosson a également enrichi sa collection en photographiant une étrange collection conservée au Musée de zoologie de Lausanne: une vaste documentation (50’000 documents) sur les animaux non répertoriés par la science comme le Yeti ou le monstre du Loch Ness, objets d’une science baptisée cryptozoologie.

Ses domaines joyeusement délirants ne poussent pourtant pas Yves Bosson à collecter ou photographier n’importe quel objet ou illustration. Il sélectionne, recherche les sources et rédige la nomenclature des documents photographiés.

Une valeur ajoutée qui lui permet de répondre aux demandes des médias et de collaborer avec des institutions comme la Cité des sciences et des techniques de Paris ou encore l’Agence spatiale européenne. Une expertise indispensable pour exister face aux 2 géants de l’iconographie, Corbis et Getty.

La poésie, elle, n’est jamais très loin, comme quand il a photographié le moulage des mains d’un fantôme, issu des riches heures du spiritisme du début du 20e siècle.

Une poésie qu’Yves Bosson goûte également en vivant à Marseille, cette cité aux mille visages et à la scène culturelle foisonnante.

Cultiver sa double appartenance

«S’il y avait eu cette richesse il y a 20 ans à Neuchâtel, je n’aurais peut-être pas quitté la Suisse», reconnaît Yves Bosson.

Pour autant, les contacts avec la mère-patrie restent fréquents, que ce soit pour son travail ou pour retrouver ses amis. Raison pour laquelle, il n’a pas – durant des années – cherché le contact avec ses compatriotes établis à Marseille.

«Depuis l’arrivée de l’actuel consul Michel Faillettaz et grâce à ses multiples initiatives, je me suis rapproché de cette communauté», assure le Neuchâtelois. Une manière pour Yves Bosson de cultiver sa double appartenance: «Quand je viens en Suisse, je me sens français, alors qu’ici, mes origines helvétiques refont surface.»

swissinfo, Frédéric Burnand, de retour de Marseille

Plus de 1500 Suisses vivent à Marseille et plus de 4000 dans le département des Bouches du Rhône. Une communauté qui augmente de 1,8 % par année.

La Société suisse de Marseille, la Fondation Helvetia Massilia et la Société immobilière de la maison suisse s’occupent aussi de la communauté helvétique et d’un parc immobilier constitué par l’immeuble qui abrite, entre autre, le consulat et la propriété de 3,5 hectares où se trouve le Foyer helvétique pour personnes âgées.

Le consulat général de Marseille joue également un rôle très actif au sein de la communauté. Il vient par exemple d’ouvrir un espace culturel permettant d’exposer les artistes suisses installés dans la région.

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