Les naissances multiples suite à une fécondation in vitro ont fortement diminué en 20 ans

La part des naissances multiples suite à une fécondation in vitro (FIV) a fortement baissé ces vingt dernières années. Cela s’explique en grande partie par une révision législative qui autorise à conserver un nombre plus élevé d’embryons.
Entre 2002 et 2023, la proportion de jumeaux ou jumelles est passée de 17,4% à 2,8%, selon des chiffres publiés jeudi par l’Office fédéral de la statistique. En cause: l’entrée en vigueur en 2017 de la révision de la Loi sur la procréation médicalement assistée (LPMA) qui autorise à conserver jusqu’à douze embryons.
La pratique médicale peut ainsi mieux déterminer quels embryons peuvent être transférés. La pratique du transfert d’un seul embryon a donc fortement augmenté par rapport au transfert de deux embryons, explique Tonia Rihs, représentante de la section «reproduction» à l’OFS. Cette pratique visait à améliorer les chances de succès de l’opération, mais augmentait aussi les chances de naissances multiples.
Ainsi, en 2017, plus de la moitié des transferts l’ont été avec deux embryons. En 2023, la grande majorité des transferts ne concernait qu’un embryon, tandis que deux embryons n’ont été transférés que dans moins de 1000 cas.
Le taux de réussite en hausse
En 2023, 6513 couples ont eu recours à une méthode de FIV en Suisse. Suite à ces traitements, 2511 enfants sont nés vivants, soit 30% des 8164 transferts effectués, une proportion en hausse. Au total, cela a représenté 3% des naissances en Suisse.
Si le nombre de couples traités a légèrement baissé par rapport à l’année précédente, le nombre de naissances vivantes a lui crû de 5,9%. Il a également bondi d’un quart depuis 2010.
Vers un changement de loi
En Suisse, le don de sperme est autorisé, mais accessible uniquement aux couples hétérosexuels mariés ou aux couples de femmes mariées. Le Conseil fédéral a présenté fin janvier un projet qui prévoit d’autoriser le don d’ovules. Les couples non mariés pourront aussi y avoir accès à l’avenir, de même qu’au don de sperme. La gestation pour autrui (GPA) restera en revanche interdite.
Des personnes qui n’ont pas accès à ces traitements en Suisse se rendent parfois à l’étranger, mais l’OFS ne dispose pas de données à ce sujet. Les chiffres ne concernent donc que les traitements effectués en Suisse.

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