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L’IA gagne toute la Suisse et creuse la fracture numérique

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L'IA se répand à une vitesse record en Suisse. Keystone/EPA/Mark R. Cristino

Le phénomène surprend même la communauté scientifique: l'intelligence artificielle (IA) s'est imposée plus rapidement que toute autre technologie dans la vie quotidienne de la population. La moitié des Suissesses et des Suisses l'utilisent, selon une étude de l'Université de Zurich. Mais l'IA accroît également la fracture numérique entre les générations et entre les niveaux d'instruction.

Ils n’existent que depuis deux ans et leur fonctionnement est assez opaque, mais presque tous les Suisses connaissent les outils d’IA générative tels que Chat GPT (98%), et la moitié de la population les utilisent (54%). C’est le résultat d’une étude Lien externede l’Institut des sciences de la communication et de la recherche sur les médias de l’Université de Zurich. Elle se fonde sur une enquête d’opinion commandée par la SSR.  

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Pour Michael Latzer, professeur en changement et innovation des médias à l’Université de Zurich, ces valeurs élevées sont étonnantes. « En un an et demi, de zéro à presque tous les jeunes et à la moitié de la population s’y sont mis. Cela ne s’est jamais produit avec aucun autre nouveau service numérique auparavant », souligne-t-il.  

Ceux qui utilisent des outils d’IA le font principalement « pour tester à quel point ils sont efficaces ». D’autres pour traiter et simplifier de longs textes, accomplir des tâches ou simplement apprendre de nouvelles choses. Près des trois quarts d’entre eux se sentent très ou plutôt à l’aise avec les outils d’IA.

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Plus les répondants étaient jeunes et instruits, plus leur attitude à l’égard de l’IA était positive. Dans la tranche d’âge la plus jeune (16 à 29 ans), presque tous ont déjà essayé les outils d’IA (93%). Dans la tranche d’âge la plus âgée (plus de 70 ans), 72% ne les ont jamais utilisés. Une image similaire se dégage selon le niveau d’éducation des répondants.

Des inégalités numériques en hausse

Pour le professeur Latzer, il est donc clair que l’IA va exacerber les inégalités numériques en Suisse entre les plus jeunes et les plus instruits d’un côté, et les plus âgés et les moins instruits de l’autre.

Près de la moitié de la population suisse n’a jamais utilisé d’outils d’IA (46%). La grande majorité de ces personnes (77%) n’ont pas non plus l’intention d’utiliser ces services, du moins dans un avenir proche. 

Les raisons les plus courantes de non-utilisation de l’IA générative sont qu' »elle crée souvent de fausses informations » et qu’elle n’a pas grand-chose à voir avec la vie quotidienne des répondants. Les préoccupations relatives à la protection des données jouent également un rôle. Les personnes sondées adhèrent massivement à l’affirmation selon laquelle l’IA pourrait être utilisée pour surveiller la vie privée des gens.

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Néanmoins, pour la majorité des répondants, les opportunités de l’IA semblent être plus grandes que les risques. « Ce qui est frappant, c’est l’aisance avec laquelle ces outils sont utilisés », souligne Michael Latzer. « Les aspects positifs de l’utilisation semblent l’emporter sur les inconvénients, » conclut-il. 

Il n’y a pas d’avis clair sur la question de la réglementation des applications de l’IA. Cependant, la moitié de la population (54%) pense que les enfants devraient se voir refuser l’accès aux outils d’IA.

L’étude de l’Université de Zurich se base sur le sondage d’opinion « Comment ça va, la Suisse ? »,Lien externe réalisé par l’institut de recherche gfs.berne sur mandat de la SSR. L’échantillon de 1000 personnes est représentatif des internautes suisses âgés de 16 ans et plus. La collecte de données a eu lieu en mai et juin de cette année. L’enquête a été menée dans les quatre langues nationales. Le temps de réponse moyen était de 14 minutes. L’erreur d’échantillonnage est d’un maximum de 3,1 points.

Adaptation française: Julien Furrer (RTS)

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