Climat: le référendum sur le contre-projet à l’initiative pour les glaciers a abouti, dit l’UDC
(Keystone-ATS) La population suisse devrait bien se prononcer sur le contre-projet du Parlement à l’initiative sur les glaciers. L’UDC a annoncé lundi avoir réuni plus de 80’000 signatures contre ce texte qui prévoit d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Le seuil des 50’000 signatures nécessaires a été très largement dépassé, a annoncé lundi le conseiller national UDC valaisan Michael Graber dans un entretien à Blick.tv. Les signatures doivent toutefois encore être certifiées d’ici la fin du délai référendaire, le 19 janvier, a précisé à Keystone-ATS M. Graber, président du comité référendaire.
Le contre-projet indirect du Parlement à l’initiative sur les glaciers, jugée trop extrême par une majorité du Parlement et retirée depuis, prévoit le remplacement des chauffages polluants, l’assainissement énergétique des bâtiments, et une offensive sur le solaire qui facilitera la construction de grands parcs solaires alpins.
« Poison et dictature »
L’UDC le qualifie de « poison » pour l’économie et les habitants, qui favoriserait la « dictature écologiste ». Atteindre la neutralité carbone en 2050 comme le prévoit le contre-projet reviendrait à interdire le mazout, l’essence, le diesel et le gaz, a estimé Michael Graber lors du lancement du référendum.
Le chauffage et la conduite automobile ne seraient possible qu’avec de l’électricité, selon le parti conservateur. Cela ne ferait qu’accentuer la crise énergétique et faire exploser les prix de l’électricité et ceux des produits du quotidien.
Votation en juin 2023
Le texte du Parlement dispose toutefois d’un large soutien politique, de droite à gauche, et de certains milieux économiques, notamment Economiesuisse. En cas d’acceptation du contre-projet, ce dernier entrera en vigueur et l’initiative sera définitivement retirée. En cas de rejet, les initiants devront décider s’ils veulent quand même soumettre leur texte au peuple.
L’UDC montre à nouveau qu’elle ne prend pas au sérieux la crise énergétique et climatique, déplore dans un communiqué l’Association suisse pour le climat. Le référendum représente un délai inutile. La votation devrait avoir lieu le 18 juin 2023.
La campagne de votation représentera à tous les coups un premier test pour le nouveau conseiller fédéral Albert Rösti. Le Bernois, en tant que ministre de l’énergie et de l’environnement, devra défendre le contre-projet contre son propre parti.
Objectifs intermédiaires
Des programmes d’encouragement sont prévus pour atteindre les objectifs de neutralité carbone. Deux milliards de francs, soit 200 millions par an pendant une décennie, ont été débloqués pour le remplacement des chauffages polluants et l’assainissement énergétique des bâtiments.
Un soutien particulier sera octroyé aux régions de montagne et périphériques. Le Parlement entend ainsi éviter l’un des écueils qui a mené à l’échec de la loi sur le CO2 en 2021.
Solaire aussi
Face au spectre d’une pénurie d’électricité, le Parlement a ajouté un wagon sur le solaire au contre-projet. Les nouvelles constructions d’une surface au sol supérieure à 300 m2 devront se munir de panneaux photovoltaïques ou d’une installation solaire thermique. Les grands parcs solaires alpins pourront obtenir une aide fédérale. De telles installations, considérées d’intérêt national, pourront aussi être plus facilement mises sur pied. Les exigences environnementales ont été abaissées.