Climat: le Sud-Coréen Hoesung Lee nommé à la présidence du GIEC
(Keystone-ATS) Le Sud-Coréen Hoesung Lee a été nommé mardi à la présidence du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Les Etats membres de l’organisation réunis à Dubrovnik l’ont préféré aux cinq autres candidats en lice, dont le Suisse Thomas Stocker.
Vice-président du GIEC depuis 2008, M. Lee est professeur à la haute école pour l’énergie et l’environnement de Séoul, où ses recherches se concentrent sur les conséquences économiques du changement climatique. Il a également été conseiller spécial du ministre de l’Environnement coréen.
Le Sud-Coréen de 69 ans succédera à l’économiste indien Rajendra Pachauri, président depuis 2002, qui a démissionné en février après avoir été accusé de harcèlement sexuel par une ancienne employée.
Selon l’Université de Berne, M. Lee a obtenu 78 voix au second tour de scrutin, contre 56 pour le Belge Jean-Pascal van Ypersele. Il était déjà arrivé largement en tête du premier tour, avec 45 voix. Son rival belge en avait obtenu 32 et Thomas Stocker 30.
Thomas Stocker « déçu »
Dans un communiqué de l’Université de Berne, où il enseigne, Thomas Stocker se dit « naturellement déçu de cette issue », tout en félicitant le nouveau titulaire. La campagne précédant cette élection a élargi son regard sur les défis du changement climatique, ajoute le chercheur, qui au cours des derniers mois s’est rendu dans 31 pays du globe afin de présenter sa candidature à des hauts fonctionnaires et responsables politiques.
Depuis 2008, M. Stocker, 56 ans, co-préside, avec le Chinois Qin Dahe, le groupe de travail Science du GIEC, qui a son bureau à l’Université de Berne et a dirigé le cinquième rapport du GIEC sur les causes du changement climatique. M. Stocker avait déjà été le coordinateur principal pour les troisième et quatrième rapports, de 1998 à 2007.
Le Pr Stocker entend maintenant s’engager dans un projet dans l’Antarctique avec un consortium européen afin de recueillir la plus ancienne glace de la planète et l’utiliser en tant qu’archives climatiques.
Durant sa session à Dubrovnik, le GIEC doit élire les 34 membres de son bureau exécutif. Après l’élection du président, celle des autres membres du bureau devrait avoir lieu mercredi, avait indiqué la semaine passée un porte-parole de l’organisation basée à Genève.
Nobel de la paix
Prix Nobel de la paix en 2007, le GIEC a publié l’an dernier son dernier rapport qui affirme que les impacts du changement climatique sont déjà là et ne vont que s’aggraver si rien n’est fait. Ce document est le fruit d’un immense travail – 12’000 publications passées en revue – et constitue l’état des lieux scientifique le plus complet depuis le rapport de 2007.
L’organisation a publié le « Résumé pour les décideurs », une synthèse de ce rapport qui doit servir de « livre de chevet » aux dirigeants qui se réunissent à la fin de l’année pour la conférence de Paris sur le climat.