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Colmar en appelle à la population pour sauver ses fleurs

Colmar jouit depuis l'an dernier du label "Fleur d'Or", une distinction récompensant moins d'une dizaine de communes en France, pour la grande qualité de leur fleurissement (archives). KEYSTONE/AP/RAF CASERT sda-ats

(Keystone-ATS) Face aux interdictions d’arrosage, le maire de la très touristique ville de Colmar a incité jeudi la population et les restaurateurs à arroser eux-mêmes les jardinières et massifs floraux des espaces publics, quitte à recourir aux « fonds de carafe », pour « repondre à l’absurdité administrative ».

« J’invite les Colmariens et en particulier les restaurateurs à verser toutes les eaux de récupération non polluées (eau des seaux à glace, fonds de carafe, eau de lavage des légumes par exemple) dans les jardinières et les massifs floraux les plus proches », a écrit Eric Straumann (LR) dans un post publié sur son compte Facebook.

La ville jouit depuis l’an dernier du label « Fleur d’Or », une distinction récompensant moins d’une dizaine de communes en France, pour la grande qualité de leur fleurissement.

Mais Colmar fait aussi partie des communes concernées par l’arrêté pris par le préfet du Haut-Rhin Louis Laugier le 3 août pour limiter la consommation de l’eau dans le département, auquel la ville a dû se plier.

La semaine dernière, le premier magistrat a bien tenté d’obtenir une dérogation de la préfecture pour continuer à arroser ses plus de 300 jardinières et ne pas compromettre les « investissements en main d’oeuvre et en végétaux » et en défense d’un « secteur économique déjà touché par la crise de la COVID ».

Mais la réunion du comité de ressource en eau qui s’est tenue ce jeudi matin « n’a pas permis d’avancer sur le sujet », a affirmé Eric Straumann dans son message sur les réseaux sociaux. Dénonçant « l’absurdité de la réglementation », le maire a cité l’exemple d’une commune limitrophe de Colmar, alimentée « par le même puits » et où l’arrosage demeure permis.

Arrosage économe

« Je rappelle que les fleurs contribuent aussi à un écosystème et à la présence des abeilles », a également fait valoir M. Straumann auprès de l’AFP, évoquant les progrès effectués ces dernières années en matière d’arrosage économe en eau.

« Il nous faut 15 mètres cubes d’eau par jour, c’est rien du tout pour une ville de 70’000 habitants », a-t-il encore affirmé.

La préfecture de Haut-Rhin a confirmé dans un communiqué que « l’interdiction de l’arrosage des massifs et bacs à fleurs annuelles publics est confirmée pour les collectivités ».

Arbustes et jeunes arbres échappent cependant à cette privation d’eau « car ils permettent de constituer des îlots de fraîcheur et représentent des investissements dans le cadre de l’adaptation au changement climatique », a ajouté la préfecture.

Parallèlement, l’Eurométropole de Strasbourg, dont certaines des 33 communes subissent des restrictions d’utilisation de l’eau similaires à celles en vigueur à Colmar, a annoncé jeudi soir dans un communiqué suspendre « l’arrosage des massifs floraux ».

« Dans une démarche de responsabilité et de solidarité territoriale » entre ses communes, la collectivité présidée par Pia Imbs, proche des écologistes, « a souhaité inviter l’ensemble (de ses) communes à appliquer ces mêmes dispositions jusqu’à la levée des contraintes par la préfecture pour préserver » les ressources en eau, indique la collectivité, qui gère le réseau d’eau potable.

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