La Suisse veut sortir le Protocole de Kyoto de l’impasse
La délégation suisse qui participe, du 16 au 27 juillet à Bonn, à la Conférence mondiale sur le climat met tout en oeuvre pour débloquer les négociations sur le Protocole de Kyoto. Pour la Suisse, la réduction des émissions de CO2 est une priorité.
Il est difficile d’évaluer les chances de réussite de la conférence de Bonn, selon Philippe Roch, directeur de l’Office fédéral de l’environnement (OFEFP), qui dirige la délégation suisse.
En novembre dernier, la Conférence de La Haye sur le même sujet avait en effet échoué, principalement à cause du rejet du protocole de Kyoto par l’administration Bush.
Evolution des positions américaines
Philippe Roch note tout de même une évolution dans les positions américaines : «Ils ne vont pas revenir sur le rejet du protocole. Mais, ils ont très clairement reconnu les dangers qui menacent le climat».
Selon Philippe Roch, Washington s’est déclaré prêt à agir en se fondant sur la Convention sur les changements climatiques adoptée à Rio en 1992: «Le blocage n’est d’ailleurs pas seulement dû aux Etats-Unis. D’autres pays industrialisés contribuent également à l’impasse actuelle».
En revanche, le chef de la délégation suisse note les bonnes dispositions des pays en développement qui, selon lui, sont parfaitement conscients des menaces qui pèsent sur eux. Selon les experts, les pays du Sud seraient en effet les principales victimes du réchauffement climatique.
Pour l’adoption de règles contraignantes
Quoi qu’il en soit, la Suisse considère le protocole de Kyoto comme la seule possibilité de traiter au niveau international la question du réchauffement climatique. Cet accord oblige notamment les pays industrialisés à réduire de 5 % en moyenne leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2012.
La conférence de Bonn vise à l’adoption de règles contraignantes pour la mise en oeuvre du protocole. A propos des mécanismes dits flexibles, la Suisse est d’avis que la réduction des émissions de CO2 doit être entreprise en premier lieu par chaque pays au niveau national.
Berne estime également que les investissements consentis par les Etats industrialisés dans les pays en développement afin d’y réduire les émissions de gaz à effet de serre doivent aussi être pris en compte.
En ce qui concerne les «puits de carbone», la Suisse n’accepte leur prise en compte dans le bilan des émissions que lorsqu’ils contribuent effectivement à capturer des quantités supplémentaires de CO2.
swissinfo avec les agences
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