Le plus grand oiseau des Alpes en sursis
La réintroduction du gypaète barbu dans les Alpes est «un succès», même si la survie de ce magnifique oiseau n'est pas définitivement assurée, a indiqué jeudi la Station ornithologique suisse, à Sempach, dans le canton de Lucerne.
Aujourd’hui environ une centaine d’individus vivent dans les Alpes, dont une dizaine de couples «nicheurs» (ayant eu des petits). La population étant encore relativement jeune, de nouveaux couples vont se former dans les prochaines années. En conséquence, les perspectives de survie «semblent excellentes» pour autant que la mortalité des oiseaux n’augmente pas, souligne la station.
Deux menaces pèsent sur les gypaètes: l’utilisation illégale de poisons pour lutter clandestinement contre le retour du loup et les projets de parcs éoliens sur les cols alpins qui «risqueraient bien de hacher menu ces grands voiliers» de 3 mètres d’envergure.
Des chercheurs de l’Université de Berne et de la Station ornithologique ont établi que la mortalité naturelle est de 4 individus adultes par année. Avec le taux de reproduction observé, ce devrait être suffisant pour assurer un renouvellement naturel.
Toutefois, soulignent les scientifiques, il suffirait de deux pertes supplémentaires, soit 6 par année, et la reproduction ne serait déjà plus suffisante pour compenser l’accroissement des pertes. La population se mettrait «irrémédiablement à régresser».
Le gypaète barbu a été exterminé il y a un peu plus d’un siècle. Il est réintroduit dans les Alpes depuis 1986. Entre 2 et 10 jeunes oiseaux élevés dans des zoos sont relâchés chaque année dans la nature.
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