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A Soleure, le succès malgré les critiques

Le jury du premier «Prix du Soleure» était composé notamment de l'ex-ministre Ruth Dreyfuss (à gauche), de Peter Weber ainsi que de Stina Werenfels. Keystone

Avec 46'500 entrées, les Journées de Soleure ont pris fin dimanche sur un record de fréquentation. Ce festival du cinéma suisse a projeté 300 films durant une semaine et servi de chambre d'écho à la grogne des professionnels de la branche.

Le cinéma helvétique ne connaît pas de crise de fréquentation, du moins pas à Soleure à fin janvier. Un public curieux s’est pressé aux projections durant les 7 jours du festival. Une curiosité pas toujours bien récompensée.

Ce fut le cas pour la comédie-trash «Räuberinnen» (brigandes), autoproclamé scandale du festival. Le film de la Zurichoise Carla Lia Monti a embarrassé peut-être pour quelques scènes osées mais souvent pour son manque d’humour.

Les spectateurs ont été bien plus réceptifs au téléfilm de Sabine Boss «Das Fräulein Wunder». Dans cette comédie, une pilule magique redonne à une octogénaire le corps de sa jeunesse.

Films romands

Présenté en ouverture, «Du bruit dans la tête» du Genevois Vincent Pluss met en images de façon inventive le quotidien et les pensées d’une jeune femme. Ce film accueilli avec bienveillance a reçu deux nominations pour le Prix du cinéma suisse décerné en mars.

Le festival a propulsé des films romands à succès bientôt à l’affiche outre-Sarine. Ce fut le cas pour deux autres prétendants aux Prix du cinéma suisse: «La Forteresse» du Vaudois Fernand Melgar et «Home» de la cinéaste franco-suisse Ursula Meier.

Un documentaire primé

A l’inverse, le festival a permis de découvrir des productions attendues dans les cinémas romands. Tel le documentaire «Bergauf, Bergab» (Par monts et par vaux) de Hans Haldimann qui montre le quotidien d’une famille de paysans de montagne. Il a déjà attiré plus de 50’000 spectateurs outre-Sarine.

Pour la première fois, un «Prix de Soleure» a été attribué. Doté de 60’000 francs, il honore le documentaire «No More Smoke Signals» de la Bâloise Fanny Bräuning. L’ouvrage s’intéresse à une radio du Dakota gérée par une tribu amérindienne.

Le Prix du public (20’000 francs) salue «Maman est chez le coiffeur» de Léa Pool, cinéaste vaudoise établie au Canada.

Vives critiques

Comme d’habitude, les Journées de Soleure ont servi de chambre d’écho aux préoccupations, voire à la grogne des professionnels la branche. Le travail de la section cinéma de l’Office fédéral de la culture et de son chef Nicolas Bideau ont été critiqués.

Les discussions ont été passionnées, voire dures. D’autant plus dures que le cinéma suisse n’a pas réalisé une bonne année 2008 en terme de fréquentation et que les moyens financiers restent insuffisants. Cela crée forcément des frustrations.

Catharsis constructive

«J’ai passé avec mon équipe des jours difficiles à Soleure», a reconnu Nicolas Bideau. «Les polémiques sont habituelles avant Soleure. Plus ou moins fondées, plus ou moins dures, elles font partie du jeu».

«Il y a eu une catharsis assez constructive», résume-t-il. «Je crois que nous avons tous pu réfléchir de manière critique, que ce soit la section cinéma ou les professionnels. Je suis convaincu que nous pouvons trouver des solutions constructives. Je crois qu’un message est passé: nous devons tous tirer à la même corde et maintenir le dialogue.»

Le festival a notamment reçu la visite du président de la Confédération Hans-Rudolf Merz et du conseiller fédéral (ministre) Pascal Couchepin. A partir de la prochaine édition, la manifestation se déroulera d’un jeudi à l’autre, soit du 21 au 28 janvier 2010.

swissinfo.ch et Philippe Triverio-ATS

Récompenses. Plusieurs pris ont été remis lors des Journées de Soleure qui ont pris fin dimanche. Le festival a aussi accueilli la soirée des nominations pour le Prix du cinéma suisse
2009 et décerné ce week-end son tout nouveau «Prix de Soleure», créé pour distinguer un film empreint d’humanisme.

Prix de Soleure. Le documentaire No More Smoke Signals, de la Bâloise Fanny Bräuning a décroché cette récompense dotée de 60’000 francs. Le film s’intéresse à une station de radio du Dakota gérée par la plus pauvre des tribus amérindiennes.

Prix du public. Accompagné de 20’000 francs, il revient à «Maman est chez le coiffeur», un film de Léa Pool. Le festival proposait une rétrospective de cette cinéaste vaudoise établie au Canada.

Prix du cinéma suisse. Le festival hébergeait vendredi la soirée des nominations pour ce prix récompensant le meilleur de la production suisse et qui sera remis lors d’un gala le 7 mars à Lucerne.

Nominés. «Happy New Year» de Christoph Schaub fait figure de favori pour le Prix du cinéma suisse avec quatre nominations. «Home» d’Ursula Meier en glane trois. Les films romands «Du bruit dans la tête» de Vincent Pluss et «Un autre homme» de Lionel Baier en obtiennent deux chacun.

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