Comment aider les enfants victimes des conflits
La Chaîne du Bonheur a lancé mercredi une collecte nationale en faveur des enfants victimes de la guerre.
L’organisation caritative entend soutenir toute une série de projets, sur le long terme, pour leur apporter de l’aide.
Le nombre des enfants victimes de la guerre est estimé à 12 millions. Celui des enfants-soldats à 300’000.
Des chiffres qui ne vont pas diminuer, bien au contraire, vu le nombre de conflits, petits ou grands, médiatisés ou non, aux quatre coins de la planète.
Et les enfants sont toujours les victimes les plus fragiles, qui subissent des traumatismes à long terme, explique Catherine Baud-Lavigne, chef des campagnes de la Chaîne du Bonheur.
Il faut donc leur apporter un soutien non seulement pendant les situations d’urgence liées à la guerre, mais aussi à l’issue des hostilités.
Parallèlement au numéro gratuit 0800 87 07 07 mis à disposition par Swisscom, il est également possible de faire des dons en ligne.
Par le biais du site Internet de la chaîne du bonheur (www.bonheur.ch), les Suisses de l’étranger peuvent aussi participer à cette action en faveur des enfants victimes de la guerre.
A la recherche de l’espoir
«La situation la plus dramatique n’est pas toujours celle que l’on voit le plus», renchérit Catherine Baud-Lavigne.
Et les cas d’après-guerres sont particulièrement difficiles à gérer, reconnaît-elle.
Par exemple, la directrice d’un des projets en Bosnie raconte que, paradoxalement, ce n’est pas la guerre elle-même qui était le plus dur, car il y avait alors un espoir de changement.
Mais maintenant, les enfants et les jeunes adultes ont été tellement traumatisés, qu’ils ne savent plus où est l’espoir.
De plus, relève cette directrice, de moins en moins de gens s’intéressent à ce qui se passe en Bosnie. Par conséquent, les financements s’amenuisent pour ce genre de projets. Alors que l’argent est plus que jamais nécessaire.
Car en Bosnie, on estime qu’un tiers des enfants ont besoin de soins psychologiques.
Pléthore de projets
Avec les fonds qui seront récoltés le 19 novembre, l’organisation caritative de la Société suisse de radiodiffusion et télévision (SRG SSR idée suisse) va financer toute une série de projets.
L’un d’eux est conduit par l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière dans le nord de l’Irak. L’OSEO apporte une aide humanitaire à quelque 300 familles avec 750 enfants qui vivent dans un camp de réfugiés dans le Kurdistan nord-irakien.
Des équipes mobiles de l’organisation viennent également en aide à 4500 enfants qui vivent dans des régions reculées du pays.
Mais il faut relever que les actions soutenues par la Chaîne du Bonheur se trouvent un peu partout dans le monde et sont des plus variées.
Parmi la pléthore de projets, on peut citer un centre d’accueil de jour pour enfants en Tchétchénie, du soutien scolaire en Colombie, la réinsertion de jeunes angolais qui se trouvent encore dans des camps de réfugiés.
Ou bien encore les enfants-soldats en Sierra Leone, la construction d’un orphelinat en Erythrée, des programmes de thérapie pour les enfants victimes de traumatismes liés à la guerre etc.
Actions à long terme
La responsable des campagnes souligne que le but est d’aider beaucoup de petits projets et surtout sur le long terme.
L’organisation caritative espère donc obtenir plusieurs millions de francs pour les mener à bien.
Mais Mme Baud-Lavigne fait remarquer qu’il est beaucoup plus dur d’attirer l’attention du public sur des catastrophes permanentes que sur une catastrophe naturelle, dont les médias vont abondamment parler.
Or, dans certains pays, ce sont des générations entières qui se trouvent dans une situation dramatique. Et pour lesquelles il est quasiment impossible de retrouver un équilibre psychologique.
swissinfo, Chantal Nicolet
A 22 heures, heure suisse, les promesses de dons dépassaient 3 millions de francs.
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