Un amateur à l’origine d’une découverte archéologique sensationnelle
À Tiefencastel, dans la région grisonne de l’Oberhalbstein, les vestiges d’un camp militaire romain datant de plus de 2000 ans ont été découverts à 2200 mètres d’altitude. Et autre fait notable: c’est un archéologue amateur qui a donné une impulsion décisive aux fouilles.
Le site de la découverte a été signalé par un archéologue amateur, qui a identifié une structure particulière dans le terrain au lieu-dit Colm la Runga. Pour ce faire, il a utilisé des données numériques LiDAR à haute résolution provenant du centre de géoinformation Swisstopo. Le service archéologique des Grisons considère que cette découverte est d’importance internationale.
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Un archéologue amateur révèle un ancien champ de bataille romain
Qu’est-ce qui rend cette découverte si spectaculaire? Ce site dans les Alpes est considéré comme le plus haut camp militaire de l’Empire romain jamais retrouvé. De plus, les dernières découvertes permettent de retracer plus clairement la campagne militaire romaine dans les Alpes. L’itinéraire est probablement parti du lac de Côme, puis passé par le Val Bregaglia, puis par le col du Septimer jusqu’à la région de Tiefencastel – et de là en direction de Coire et de la vallée du Rhin.
Quel rôle ont joué les données de terrain? Les données LiDAR (de l’anglais «Light Detection And Ranging») sont utilisées pour les modèles tridimensionnels, par exemple pour cartographier le bruit ou réaliser des cartes d’aménagement du territoire. Les données sont saisies par balayage laser – depuis les airs ou le sol – et mesurées, ce qui permet ensuite de générer une image. Dans le cas du camp militaire romain, ces données ont révélé des structures d’origine humaine dans le terrain. Les données LiDAR et autres données géographiques de la Suisse sont mises à disposition gratuitement par Swisstopo et peuvent être utilisées via différentes applications.
L’interview de Lionel Pernet, directeur du Musée vaudois d’archéologie et spécialiste de l’époque romaine dans l’émission Forum de la RTS du 30.08.2024:
Pourquoi l’archéologie en Suisse attire-t-elle autant? La Suisse est riche en vestiges archéologiques romains, reflétant la présence importante de l’Empire romain sur le territoire suisse il y a environ 2000 ans. La diversité des sites et des fouilles permet d’explorer en profondeur la vie de cette époque. Pour beaucoup, la reconstitution du passé – loin de la fiction d’«Astérix et Obélix» – est un défi fascinant. Comme le résume une étudiante en archéologie rencontrée dans les Grisons: «C’est comme un puzzle, et je participe à sa résolution».
Quel est l’impact des archéologues amateurs? La découverte des structures romaines de Tiefencastel par un amateur met en lumière la précieuse contribution que peuvent apporter les non-spécialistes. Les volontaires sont souvent méticuleux et effectuent à la main des travaux délicats qui nécessiteraient autrement l’utilisation de machines lourdes. Les services cantonaux d’archéologie proposent des formations et des cours de perfectionnement pour maintenir la qualité scientifique de leur travail.
Comment s’adonner à sa passion pour l’archéologie? De nombreux voyages de recherche sont proposés en Suisse et à l’étranger pour les personnes qui s’intéressent à l’archéologie. Des fouilles publiques sont accessibles aux amateurs, comme celles de la cité romaine d’Augusta Raurica à Augst, dans le canton de Bâle-Campagne. Les services cantonaux d’archéologie constituent la principale ressource pour participer aux inspections archéologiques, superviser les travaux et faire du bénévolat. Ils fournissent également des informations sur les découvertes et des conseils aux amateurs.
Traduit de l’allemand à l’aide de DeepL/op
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