Deux nouveaux sites suisses au patrimoine de l’UNESCO

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L'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture inscrit deux nouveaux sites suisses au patrimoine mondial: le haut lieu tectonique Sardona, en Suisse orientale et les Chemins de fer de l'Albula et de la Bernina.

Les Chemins de fer rhétiques sont la troisième ligne ferroviaire à réussir leur entrée dans le patrimoine de l’UNESCO après une en Autriche et deux autres en Inde. Presque centenaire, ce tronçon de 122 km de long comporte de nombreux ouvrages d’art et présente un tracé à voie étroite unique au monde.

Le site est même transnational, puisqu’il comprend le trajet entre Thusis et St-Moritz, dans le canton des Grisons, et celui entre St-Moritz et Tirano en Italie.

Il ne se limite pas à la ligne ferroviaire, mais englobe tout le paysage environnant.

Le haut lieu tectonique Sardona quant à lui est une zone montagneuse de 32’850 hectares, à la frontière des cantons de Glaris, de St-Gall et des Grisons, qui totalise sept sommets de plus de 3000 mètres.

Préserver et promouvoir

Le patrimoine mondial de l’UNESCO compte donc désormais neuf sites helvétiques, alors qu’il n’y en avait que trois il y a seulement huit ans. Le pays doit donc coordonner ses efforts de promotion de ces sites.

Beat Ruppen, membre de la Commission suisse pour l’UNESCO et directeur du site Jungfrau-Aletsch-Bietschhorn, explique qu’un réseau est en train de se constituer. Mais le défi principal sera de sensibiliser le secteur touristique à la nécessité de préserver ces sites et d’en faire la promotion.

«Il s’agit de devenir plus responsables et d’assurer la durabilité. Et ceci pour tous les acteurs concernés», explique Beat Ruppen. Concernant la région de la Jungfrau par exemple, les modalités d’accès doivent encore être définies et les organisateurs de voyages devront attirer l’attention des visiteurs sur la valeur du site.

Ce qui ne va pas toujours de soi. Durant l’Euro 2008 de football, la Commission suisse pour l’UNESCO a accusé l’UEFA de faire un mauvais usage du label «héritage mondial» dont bénéfice la Vieille Ville de Berne, utilisé pour promouvoir une «fan zone» sans attirer l’attention des visiteurs sur sa valeur ni contribuer à sa préservation.

A Suisse Tourisme, on est toutefois bien conscient de la valeur du label. «C’est très bon pour l’image d’un petit pays comme le nôtre d’avoir autant de sites à l’héritage mondial. Ces endroits sont authentiques et se sont développés organiquement, si bien que nous pouvons les ‘vendre’ comme tels», explique» Roger Waber, de l’Office national du tourisme.

Treize de plus dans le monde

Les deux nouveaux sites suisses font partie d’une liste de 13, établie par le Comité d’experts représentant 21 des Etats membres de l’UNESCO, actuellement en réunion à Québec.

Y figurent également plusieurs fortifications de l’architecte militaire français Vauban, six lotissements sociaux de Berlin du début du XXe siècle, l’ancien temple hindou de Preah Vihear au Cambodge, des villes historiques du détroit de Malaya en Malaisie, et pour la première fois une région en Nouvelle-Guinée: l’ancien site agricole de Kuk, en Papouasie.

A ce jour, la liste de l’UNESCO compte plus de 850 sites, et il s’en ajoute de nouveaux chaque année.

swissinfo et les agences

Le patrimoine mondial

La Convention sur la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, adoptée par l’UNESCO en 1972, encourage l’identification, la protection et la préservation du patrimoine culturel et naturel considéré comme ayant une valeur exceptionnelle pour l’humanité.

Selon la formule adoptée par l’UNESCO, les sites du patrimoine mondial «appartiennent à tous les peuples du monde, sans tenir compte du territoire sur lequel ils sont situés».

Sur une liste de plus de 850 lieux, neuf sont en Suisse:
– Le monastère de Saint-Jean-des-soeurs à Müstair (inscrit en 1983)
– Le couvent de Saint-Gall (1983)
– La Vieille Ville de Berne (1983)
– Les trois châteaux et les murailles de Bellinzone (2000)
– La région Jungfrau-Aletsch-Bietschhorn (2001)
– Le Monte San Giorgio (2003)
– Le vignoble en terrasses de Lavaux (2007)
– Les Chemins de fer rhétiques de l’Albula et de la Bernina (2008)
– Le haut lieu tectonique Sardona (2008)

Les villes Horlogères de la Chaux-de-Fonds et du Locle ont déposé leur candidature et attendent une décision de l’UNESCO, en principe l’année prochaine.