Du Brésil à l’Egypte
Avec le 8 mars, les Nations Unies veulent rappeler que «dans aucun pays du monde les femmes n’ont les mêmes droits que les hommes».
Petit tour d’horizon au sein des rédactions non suisses de swissinfo.
En Bolivie, le 8 mars n’existe pas. «C’est le 27 mai qui est en fait la journée des mères et des héroïnes», explique Juan Espinoza, responsable de la rédaction en langue espagnole de swissinfo.
«C’est ainsi que notre pays entend commémorer la bataille de 1812 contre l’occupation espagnole, avec le combat mené par les femmes de Cochabamba, ajoute Juan Espinoza. En Bolivie, la lutte des femmes est quotidienne, mais la presse n’en parle pas beaucoup.»
Relativement récent
Par contre la presse brésilienne abonde ce lundi en articles de fond et autres commentaires. Certains, plutôt euphoriques, rappellent que le pays compte le plus grand nombre de femmes cadres après les Etats-Unis.
«Pour nous, le 8 mars est relativement nouveau», déclare de son côté Claudiné Gonzalves, responsable de la rédaction en langue portugaise.
«Autrefois, la presse n’en parlait pas du tout. Mais aujourd’hui, comme ce lundi, des journaux consacrent à ce thèmes même des pages habituellement consacrées aux sports.»
En Egypte, le gouvernement profité cette année du 8 mars pour promouvoir une vaste campagne de sensibilisation dans les campagnes et les villages. «Le 8 mars est la journée qui marque le rôle de la femme dans la société», explique Tamer Aboalenin, de la rédaction arabophone.
Et de poursuivre: «En janvier, le gouvernement a lancé une nouvelle campagne sur la politique familiale, la santé, la lutte contre l’analphabétisme, l’éducation».
«Les autorités ont envoyé des représentantes dans les campagnes et les villages. Ces contacts entre femmes se sont avérés être les instruments les plus efficaces», ajoute Tamer Aboalenin.
En Tunisie, deux dates ont coexisté pendant un certain temps: le 8 mars, célébré par les mouvements féministes, les premiers à réagir à la proclamation des Nations Unies.
Féministes aux visages divers
Les féministes voulaient en fait se démarquer des autorités, qui avaient consacré la journée du 13 août aux femmes.
«Le 13 août 1957, la polygamie a été abolie officiellement ainsi que la possibilité pour le mari de répudier sa femme», déclare Kamel Dhif, responsable de la rédaction arabophone.
«Maintenant c’est aussi le 8 mars, ajoute-t-il, mais ce sont surtout les militantes qui fêtent.»
Par contre les femmes chinoises profitent de cette journée. «Elles bénéficient au moins une demi-journée de congé», précise Dahai Shao, responsable de la rédaction chinoise.
swissinfo, Elena Altenburger
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