La Suisse place ses espoirs dans «L’Ordre divin»
Le film de Petra Volpe «L’Ordre divin», qui traite de la lutte des femmes suisses pour obtenir le droit de vote, continue de récolter des lauriers. Déjà primé plusieurs fois, il a été désigné pour représenter la Suisse aux Oscars.
Il s’annonce déjà comme le grand succès du cinéma suisse de l’année. «L’Ordre divin» de Petra Volpe a attiré plus de 250’000 spectateurs en Suisse alémanique, avant même sa sortie dans la partie francophone du pays.
La comédie portera ainsi l’espoir de la Suisse pour aller aux Oscars dans la catégorie «films en langue étrangère». On saura en janvier 2018 si le film réussit à se faire une place dans la liste finale des films nominés aux Oscars, a annoncé l’Office fédéral de la culture (OFC). La cérémonie a lieu en mars 2018.
Film touchant
Le film de Petra Volpe se passe en 1971 dans un village suisse. Il raconte l’histoire de Nora, ménagère et mère au foyer qui commence à s’engager en faveur du droit de vote des femmes et par là même trouble la tranquillité de son ménage et celle du village.
«L’Ordre divin» illustre une période de l’histoire contemporaine qui n’a rien perdu de son actualité et de son importance, selon l’OFC. «Résultat de recherches minutieuses, présenté de manière engagée, le film de la réalisatrice Petra Volpe touche grâce à la finesse de son humour et par un magnifique travail de l’ensemble des acteurs, en particulier de Marie Leuenberger», indique le jury qui l’a sélectionné.
Déjà une réputation internationale
«L’Ordre divin» a déjà rencontré un écho certain au niveau international. La première du film a eu lieu en janvier aux Journées de Soleure. Il y a obtenu le Prix de Soleure et a trouvé un grand écho dans la presse, comme le souligne l’OFC. A Genève, il a reçu le Prix du cinéma suisse dans trois catégories. Le Tribeca Film festival de New York lui a également décerné trois prix.
Faire d’un sujet sérieux et historique une comédie politique rondement menée? Petra Volpe, scénariste de «Heidi», grand succès suisse de 2015, avait déjà prouvé qu’elle savait allier intelligence et légèreté. Elle avait accordé un entretien à la RTS en juin dernier.
Le long chemin des Suissesses vers les urnes
1868: Lors d’une révision de la constitution cantonale, des Zurichoises tentent en vain de faire inscrire le droit de vote et d’éligibilité pour les femmes.
1957: Le gouvernement suisse veut introduire l’obligation de servir pour les femmes dans la protection civile. Les organisations féminines s’y opposent en faisant valoir l’absence de droits politiques. Pour sauver son projet, le Conseil fédéral en élabore rapidement un autre prévoyant l’introduction du suffrage féminin.
1959: Le suffrage féminin est rejeté en votation populaire par 67% des citoyens.
1963: La Suisse devient membre du Conseil de l’Europe, mais ne peut pas encore signer la Convention européenne des droits de l’homme parce que les femmes sont privées de droits politiques. Le Conseil fédéral décide en 1969 de clarifier la situation par une nouvelle votation populaire.
1971: Le suffrage féminin est accepté en votation populaire par 66% des votants lors d’un scrutin auquel les femmes n’ont pas le droit de participer.
1990: Contraint par le Tribunal fédéral, le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures devient le dernier canton suisse à accorder le droit de vote aux femmes au niveau cantonal.
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