Pour ses 15 ans d’existence à Genève, le Festival international du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) innove en s’ouvrant aux arts plastiques. Depuis ses débuts, l’événement se pose comme un lieu de partage, d’émotions et de débats face au Conseil des droits de l’homme, qui tient sa principale session au même moment.
Ce contenu a été publié sur
3 minutes
Passionné par les sociétés humaines et l'art d'en rendre compte - une curiosité nourrie de voyages, de rencontre et de lectures - je couvre principalement les grands thèmes abordés par les organisations internationales basées à Genève. Initiales fb
Grande nouveauté pour ses 15 ans, le FIFDHLien externe va au-delà du cinéma pour s’ouvrir aux arts plastiques. Notamment l’artiste Abdul Rahman Katanani (exposé à la galerie Analix ForeverLien externe) vivant dans le camp palestinien de Sabra et Chatila, le Marocain Mounir FatmiLien externe (président du jury pour les films de fiction) qui interroge, par ses installations, les traditions musulmanes, la photographe new-yorkaise Debi CornwallLien externe et son regard décapant sur la prison de Guantanamo. Tous mettent en scène des visages, des destins, des intimités sur les injustices et atrocités du monde, au-delà des chiffres et des constats des enquêteursLien externe de l’ONU.
«Cette ouverture aux autres formes artistiques nous permet d’explorer de nouveaux territoires, de nouveaux publics et de toucher des gens différents», commente Isabelle Gattiker, l’énergique et jeune présidente du festival.
C’est la même démarche qui a poussé le réalisateur franco-cambodgien Rithy Panh (invité d’honneur du festival) à construire une installation qui prolonge son dernier film ExilLien externe, en compétition au festival.
Succès croissant
Depuis 15 ans, le FIFDH attire toujours plus de monde, malgré l’inconfort des sujets abordés. «Un des secrets du festival, c’est qu’il a lieu à Genève, capitale des droits humains. C’est une des grandes clés du succès. Le festival se tient durant la principale session du Conseil des droits de l’homme. Ce qui nous permet de mettre en valeur les thématiquesLien externe abordées dans l’enceinte onusienne et de les compléter», explique Isabelle Gattiker.
En cette année pleine de crainte et de tremblements, le festival devrait attirer encore plus de monde. «Pour les activistes, les cinéastes, les artistes, les défenseurs des droits de l’Homme, c’est un attrait extraordinaire que de venir à Genève. Dans un monde qui s’effrite, on a de plus en plus envie de se rassembler pour exprimer notre indignation, mais aussi pour trouver des pistes d’engagement et d’actions. Nous manquons de lieux qui rassemblent, qui permettent de sortir de l’entre soi», souligne la directrice.
Oui, mais comment toucher les gens, au-delà des convaincus? «Le cinéma reste la clé pour tous nous toucher. Le cinéma rassemble en racontant des histoires. Il permet de se mettre à la place des autres et de voir le monde autrement», répond Isabelle Gattiker.
Comment éviter que l’IA ne soit monopolisée par des entreprises et des États puissants?
L'IA a le potentiel de résoudre de nombreux problèmes dans le monde. Mais les pays les plus riches et les entreprises technologiques pourraient chercher à accaparer ces avantages.
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.
En savoir plus
Plus
Un Burkina Faso plus démocratique et plus fragile
Ce contenu a été publié sur
Présenté dans le cadre du Festival international du film et forum sur les droits humains (FIFDHLien externe), le documentaire «Une révolution africaine, les dix jours qui ont fait chuter Blaise Compaoré» raconte la révolution de la jeunesse burkinabée menée du 21 au 31 octobre 2014, le jour de l’annonce de la démission du président Blaise…
Les maux du Cambodge dans le rétroviseur de Rithy Panh
Ce contenu a été publié sur
Il y a 40 ans, les jeunes maquisards communistes de Pol Pot instaurent leur régime de terreur et de mort par la prise de Phnom Penh. Cinéaste de la mémoire cambodgienne, Rithy Panh revient sur cette tragédie et son dernier film présenté en première mondiale à Genève le mois dernier. Dans la foulée de leur…
«Le cinéma engagé fédère les forces de contestation»
Ce contenu a été publié sur
Le Festival du film et Forum international sur les droits humains tient à Genève sa 13e édition sous l’égide d’Isabelle Gattiker. Dans un entretien à swissinfo.ch, la nouvelle directrice donne sa vision d’un rendez-vous majeur pour dénoncer les injustices qui ensanglantent la planète. Au téléphone, elle l’annonce d’emblée : « Je suis une perfectionniste et une acharnée ».…
Ai Weiwei, juré virtuel à Genève, faute de passeport
Ce contenu a été publié sur
Pour sa 11e édition, le Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) donne un coup de projecteur sur les artistes «qui se retrouvent en première ligne pour faire voler en éclats les régimes autocrates, les forces obscurantistes et les injustices», selon les mots du directeur du festival Léo Kaneman et consacre…
Un festival des droits humains en plein printemps arabe
Ce contenu a été publié sur
«Plus forts et efficaces que nombre de conventions onusiennes, les révolutions pacifiques et citoyennes du printemps arabe sont exemplaires pour supprimer les pires violations et veiller à ce qu’elles ne se reproduisent plus. Ce sont des signes puissants contre le pessimisme et le renoncement.» C’est sous cette couleur qu’est donné le coup de départ de…
Ce contenu a été publié sur
«Les disparus ne sont pas dans ma poche. Vous me faites honte dans le monde comme des pleureuses avec vos photos. Le passé est mort, le passé est mort!» C’est par ces mots que le président Bouteflika répond en 1999 aux familles de disparus de la décennie sanglante (plus de 200’000 morts, 14’000 disparus et…
Ce contenu a été publié sur
Ces films dénoncent l’impact et les dérives de la «guerre au terrorisme» menée par l’administration américaine. Interview de son co-directeur Léo Kaneman. Tout le monde connaît Hollywood pour son cinéma de divertissement ou ses films furieusement patriotiques. Mais depuis quelques temps, la grande machine à produire du rêve américain se distingue par une série de…
Ce contenu a été publié sur
En ouverture, hommage à son parrain Sergio Vieira de Mello, tué à Bagdad. Né sous l’impulsion de cinéastes, d’universitaires et de membres d’ONG, le 2e Festival international du film sur les droits humains (FIFDH) se tient du 12 au 19 mars dans la cité de Calvin. En même temps que la 60e session de la…
Votre abonnement n'a pas pu être enregistré. Veuillez réessayer.
Presque fini... Nous devons confirmer votre adresse e-mail. Veuillez cliquer sur le lien contenu dans l'e-mail que nous venons de vous envoyer pour achever le processus d'inscription.
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.