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Jean-Frédéric Jauslin, un parcours atypique

Jean-Frédéric Jauslin, le choix de l’ouverture. swissinfo.ch

Le directeur de la Bibliothèque nationale suisse et nouveau président du CENL n'est pas arrivé au livre en ligne directe.

Regard sur un homme qui n’a pas grand-chose à voir avec les fameux «rats de bibliothèques»!

Jean-Frédéric Jauslin a été nommé directeur de la Bibliothèque nationale en 1990. A ce propos, il a une anecdote assez savoureuse: «Après avoir signé mon contrat, je me suis quand même dit que je voulais aller voir où elle était, cette Bibliothèque nationale, parce que je n’en avais aucune idée!»

Il faut dire que rien ne le prédestinait vraiment à occuper cette fonction. Naissance au Locle en 1954, scolarité dans ‘le haut’ du canton de Neuchâtel, puis études dans ‘le bas’.

Littéraires tout d’abord (bac latin et langues vivantes), scientifiques ensuite (licence en mathématiques), «pour voir le monde de manière un peu différente», dit-il.

A l’époque, le mot «informatique» commence à sérieusement titiller les oreilles des étudiants. Jean-Frédéric Jauslin part donc pour l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich, où il décrochera un doctorat en informatique en 1984.

Lâché sur le marché du travail, c’est dans le secteur des assurances qu’il va s’engager. A Winterthur, à la «Winterthur» tout d’abord. A Neuchâtel, à «La Neuchâteloise», c’est logique, ensuite.

De La Neuchâteloise à la BN

Et c’est là que le conseiller fédéral Flavio Cotti et le directeur de l’Office fédéral de la culture d’alors, Alfred Defago, viendront le cueillir, avec pour mandat de réorganiser la Bibliothèque nationale suisse.

Pourquoi aller chercher un directeur de bibliothèque nationale dans le milieu de l’assurance? «Disons qu’ils cherchaient quelqu’un qui ait des connaissances en management, or j’avais cette expérience-là. Et quelqu’un qui n’ait pas trop peur des nouvelles technologies, et c’était mon cas», répond Jean-Frédéric Jauslin.

«Comme en plus ma thèse de doctorat, dans le domaine de l’informatique, portait sur les techniques de recherches d’informations, les bibliothèques ne m’étaient tout de même pas inconnues», ajoute-t-il.

Un certain Boris

Chacun de nous a été marqué par une œuvre ou un auteur, qui a participé à nous construire. Qu’en est-il pour Jean-Frédéric Jauslin?

«Il y a un auteur qui m’a marqué à la fin de l’adolescence. J’étais un fanatique de Boris Vian. Aussi bien son côté littéraire que son côté musical me fascinaient. Cela m’a certainement marqué».

Le directeur de la BN joue-t-il donc de la «trompinette»? Non, mais du piano, un instrument qu’il a longtemps abandonné et auquel il s’est maintenant remis. Car jouer de la musique l’éloigne de ses préoccupations. Comme faire la cuisine, ajoute-t-il.

Boris Vian, ingénieur, écrivain, chanteur, musicien, directeur artistique. Jean-Frédéric Jauslin, latiniste, informaticien, assureur, directeur de la BN. Outre l’humour, Vian aurait-il apporté à Jauslin le goût de la curiosité et de l’ouverture?

swissinfo/Bernard Léchot

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