Là-haut sur la montagne
Jean-Pierre Marclay vit en Valais, dans le Val d'Illiez. Il trait ses vaches, ses chèvres et fabrique son fromage.
Mais, comme beaucoup d’autres paysans de montagne, il s’est aussi ouvert aux touristes. Question de survie. Portrait.
C’est à Lapisa que vous trouvez ce Valaisan de 52 ans. Un alpage qu’il a transformé en gîte rural.
Certes la visite se mérite. Mais, là-haut sur la montagne, la vue et le maître fromager vous font très vite oublier les sentiers escarpés.
Il y a, bien sûr, l’incroyable coup d’œil sur la Vallée d’Illiez et les majestueuses Dents du Midi. Mais il y a également – et surtout – Jean-Pierre Marclay lui-même.
Les langues se délient
Jean-Pierre Marclay, un visage inoubliable, buriné, mangé par une énorme barbe. Mais c’est surtout un regard qui trahit une grande expérience de la vie.
Le Valaisan accueille ses hôtes de passage avec une poignée de main chaleureuse. Un geste très simple qui vaut bien toutes les phrases du monde.
Son monde à lui, le maître fromager en est fier. D’ailleurs, le temps aidant, les langues se délient. En fait, Jean-Pierre Marclay aime se raconter.
«Il a bien fallu que j’apprenne plusieurs métiers, confie le Valaisan. C’était une nécessité économique. Pour moi, le plus important, ça a été le virage vers l’agrotourisme.»
«Mais, ajoute-t-il aussitôt, c’est la passion qui m’a permis de tenir le coup dans un environnement parfois difficile.»
Avant le chant du coq
Difficile? C’est le moins que l’on puisse dire. Pour s’en convaincre, il suffit de s’arrêter quelques secondes sur le quotidien du paysan de montagne.
La journée de Jean-Pierre Marclay, c’est entre 14 et 16 heures de travail. Et elle commence bien avant le chant du coq.
Il y a d’abord la traite des animaux (20 vaches et 10 chèvres). Puis la fabrication du fromage à raclette et autres tomes de vache et de chèvre.
Le midi, lui, est consacré à l’accueil des touristes, à la dégustation et la restauration.
Le temps de tout ranger, de vendre quelques pièces de fromage aux visiteurs, et c’est déjà le temps d’une nouvelle traite, celle du soir.
Et ce n’est pas fini. Au coucher du soleil, Jean-Pierre Marclay doit encore nourrir et installer les hôtes pour la nuit. Avant de pouvoir espérer trouver un sommeil réparateur.
Une question de choix
Les journées sont longues. Et la vie est dure Mais le maître fromager refuse de se plaindre.
«C’est mon choix, dit-il. Et toutes ces activités m’apportent de grands moments de plaisir. Et surtout, elles me permettent de vivre chez moi.»
Et c’est tout cela, le seul et vrai le salaire de Jean-Pierre Marclay.
swissinfo/Jean-Louis Thomas
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