L’affaire bâloise

Pierre-Marcel Favre, patron du salon genevois swissinfo.ch

Zurich, hôte d'honneur. Et cela alors que, du 2 au 4 mai, Bâle lance son 1er «Buchbasel», sous-titré «Salon du livre et des médias».

Quelques points de vue, dont celui de Pierre-Marcel Favre, patron de la manifestation genevoise.

Une quarantaine d’éditeurs, des auteurs et des illustrateurs se présenteront sur le stand zurichois. Et aussi des musiciens, dont Michael von der Heide.

«Nous voulons montrer qu’à Zurich il n’y a pas que des hommes d’affaires, lance Urs Rüegg, du Service de communication du gouvernement zurichois. Et c’est aussi une chance d’ouverture et d’échanges entre la Suisse alémanique et la Suisse romande.»

Bâle crée un scandale

Triste coïncidence… Ces efforts de rapprochement interviennent précisément l’année où Bâle décide d’ouvrir son propre Salon du Livre. Et, en plus, à la même date que Genève.

«C’est anti-confédéral, dénonce Pierre-Marcel Favre, fondateur et directeur du Salon de Genève. Ce qui est inadmissible, c’est de l’organiser en même temps. C’est soit une provocation, soit du mépris!»

«Cette concurrence pourrait faire du tort à Genève, qui avait déjà de la peine à attirer les Alémaniques, explique Myriam Lang, libraire et responsable du stand zurichois. A l’avenir, les éditeurs et les visiteurs alémaniques choisiront sans doute d’aller à Bâle.»

Agressés, mais pas en danger!»

Pierre-Marcel Favre reconnaît que «l’équilibre se joue sur peu de choses» et que Bâle pourrait poser problème à long terme.

Pour l’instant, le patron du Salon reste serein. Serein… et néanmoins fâché. «Nous nous sentons agressés, mais pas en danger. Cette édition est riche. Notre manifestation reste incontournable.»

Et puis, cette année, il y a Zurich. D’ailleurs, le canton ne regrette pas son choix. «L’inscription était déjà enregistrée quand nous avons su que Bâle organisait un Salon parallèle, précise Urs Rüegg. Mais nous aurions de toute façon choisi Genève.»

swissinfo, Alexandra Richard, Genève