L’Albula – Bernina en route pour le patrimoine mondial
Le dossier de la ligne de l'Albula - Bernina a été déposé lundi auprès de l'Office fédéral de la culture en vue d'une inscription au patrimoine mondial de l'UNESCO.
La Suisse transmettra cette candidature à l’organisation spécialisée de l’ONU au début de l’an prochain. Mais la décision définitive ne sera pas connue avant l’été de l’année suivante.
Le parcours de l’Albula – Bernina des Chemins de fer rhétiques, relie Thusis, dans le canton des Grisons, à Tirano, en Italie.
Construit au tout début du 20e siècle, c’est un des chemins de fer à voie étroite les plus spectaculaires au monde. Il s’intègre parfaitement dans le riche paysage culturel qu’il traverse souligne lundi l’Office fédéral de la culture (OFC).
L’OFC transmettra le dossier au centre du patrimoine mondial de Paris, pour un premier examen formel. Si le dossier définitif est remis à l’UNESCO comme prévu avant la fin janvier 2007, la décision de l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture tombera probablement en juillet 2008.
Dans un premier temps, la demande d’inscription aurait dû se limiter à la partie suisse de la ligne, soit le tronçon Thusis – St-Moritz -Campocologno.
Mais des contacts diplomatiques entre la Suisse et l’Italie et des discussions au niveau local ont permis d’élargir le périmètre jusqu’à Tirano, le terminus de la ligne. En devenant transnational, le projet n’en a pris que plus de poids
Unique au monde
Le dossier concerne en fait deux lignes de chemin de fer, ainsi que les paysages qu’elles traversent.
Pour la ligne de l’Albula (entre Thusis et St. Moritz), les Chemins de fer rhétiques se sont assurés à l’époque la collaboration de spécialistes renommés, qui ont appliqué les normes alors les plus avancées en matière de construction de chemins de fer de montagne.
Dès son ouverture, la ligne a été considérée comme un chef-d’oeuvre et elle reste, aujourd’hui encore, l’exemple le mieux conservé d’une ligne ferroviaire principale construite en haute montagne, avec ses nombreux ponts de pierre, sobres, solides et fonctionnels.
La ligne de la Bernina (St-Moritz – Tirano) compte elle aussi de nombreux ouvrages d’art, qui s’inspirent du modèle de l’Albula, à cette différence près que le tracé serpente en courbes plus serrées dans le terrain.
De nos jours, elle est la plus haute transversale alpine d’Europe, et son dénivelé est, avec 70 pour mille d’inclinaison, un des plus importants au monde pour ce type de train.
A noter qu’actuellement, deux chemins de fer de montagne sont inscrits au patrimoine mondial: celui du Semmering en Autriche, et celui de Darjeeling, en Inde.
Autres dossiers en suspens
La semaine dernière, après une mise à jour et avec deux an et demi de retard, la Suisse a finalement remis à Paris le dossier du «Chevauchement principal» de Glaris – qui serait le plus grand au monde. Il s’agit d’une particularité géologique où des roches jeunes chevauchent de roches plus anciennes.
Ce dossier mis à part, le gouvernement a choisi en décembre 2004 cinq nouveaux sites pour les soumettre à l’approbation du Comité du patrimoine mondial. La ligne Albula – Bernina était l’un d’eux.
Les autres sont le vignoble en terrasses de Lavaux, au bord du Lac Léman, les villes horlogères de La Chaux-de-Fonds et du Locle, dans le canton de Neuchâtel, les constructions de l’architecte Le Corbusier et des sites lacustres préhistoriques.
Le dossier de Lavaux a été déposé en décembre dernier, celui de l’Albula – Bernina le sera donc en 2007, La Chaux-de-Fonds et Le Locle attendront 2008, et les autres, une date ultérieure.
swissinfo et les agences
Les sites suisses figurant déjà au patrimoine mondial de l’UNESCO:
Couvent bénédictin Saint-Jean-des-Sœurs à Müstair (1983)
Couvent de Saint-Gall (1983)
Vieille Ville de Berne (1983)
Trois châteaux, la muraille et les remparts du bourg de Bellinzone (2000)
La région alpine Jungfrau-Aletsch-Bietschhorn et son glacier (2001)
Le Monte San Giorgio, mine d’or des amateurs de fossiles (2003).
L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) encourage l’identification, la protection et la préservation du patrimoine culturel et naturel à travers le monde considéré comme ayant une valeur exceptionnelle pour l’humanité .
Cette tâche fait l’objet d’un traité international intitulé Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, adopté par l’UNESCO le 16 novembre 1972.
La Suisse a ratifié cette Convention en 1975.
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