L’amertume de l’architecte Bernard Mocellin
Toutes les installations n'étaient pas prêtes pour le Jour J. Il faudra patienter quelques semaines encore.
Le résultat final ne correspond pas complètement au projet de son architecte Bernard Mocellin, qui ne cache pas son amertume.
Vu de l’extérieur, l’enceinte en béton, totalement couverte, force le respect. Mais plusieurs secteurs en sont encore à l’état de chantier. Peu importe que toutes les installations ne soient pas complètement prêtes pour le Jour J. C’était déjà le cas à Bâle.
A Genève, ce sont surtout les secteurs VIP et quelques autres espaces qui sont concernés. Le quidam ne devrait pas en souffrir.
L’accès au stade risque quant à lui de poser quelques problèmes: une seule route mène aux installations et l’horaire des matches risque parfois d’entrer en collision avec celui du centre commercial.
Autant dire que le parking sera largement insuffisant et que les bouchons risquent de décourager tous ceux qui ne se déplaceront pas avec les transports publics.
L’architecte ne reconnaît plus son projet
Restent aussi les réserves de l’architecte principal du Stade qui a avoué à plusieurs reprises «ne plus reconnaître son projet». Ancien joueur du Servette FC dans les années septante, membre de la commission sportive dans les années 80, Bernard Mocellin a conçu la nouvelle enceinte.
Mais ne masque pas ses regrets. «Au départ, le stade devait accueillir 25 000 places, explique-t-il. Pour répondre aux normes de l’UEFA et pour pouvoir organiser des matches d’envergure comme ceux de l’Euro 2008, la capacité a été portée à 30 000 spectateurs. Mais le budget n’a pas suffisamment été adapté.»
Il a donc fallu construire un stade avec 5000 places supplémentaires en conservant le projet initial et plus ou moins le même prix. Avec des sacrifices douloureux.
«Nous avions par exemple opté pour une toiture en verre, pour donner plus de luminosité à l’intérieur, concède Bernard Mocellin. On nous a finalement imposé du polycarbonate pour économiser 1,5 million, sans tenir compte de nos avis.» Entre la Fondation du Stade de Genève et ses architectes, le torchon a parfois brûlé…
swissinfo/Jonathan Hirsch
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