L’Arsenic, un théâtre en plein essor
Sandrine Kuster entame sa première saison à la tête de la plus importante scène indépendante lausannoise.
Au confort artistique, la nouvelle directrice des lieux préfère les défis insolites et les prises de risque intellectuelles.
Pour sa première saison, Sandrine Kuster, qui succède à Thierry Spicher à la tête du Théâtre de l’Arsenic, propose une programmation 2003-2004 solidement ancrée dans le sol romand.
«J’avais envie, confie-t-elle, de faire la part belle à nos créateurs et comédiens, de les pousser à être plus audacieux et de les soutenir dans des projets pertinents.»
Créations et créateurs locaux
Aussi verra-t-on naître au cours de cette saison les «Chroniques lausannoises» de l’auteur et metteur en scène très en vue Marielle Pinsard. Laquelle écrit et monte une série de six spectacles qui puisent leur matière dans notre quotidien.
Il y aura bien sûr d’autres créations locales dont «La Musica deuxième», mise en scène par Martine Charlet sur une partition de Marguerite Duras.
L’Arsenic met par ailleurs son plateau à la disposition de deux habituées des lieux. Geneviève Pasquier, d’abord, qui y présente un montage de textes sous le titre «Ecrits bruts». Hélène Cattin, ensuite, qui y crée «L’Os», un scénario de son cru.
Trois ou quatre accueils parsèment cette saison romande dont on retiendra notamment deux productions françaises: «Grâce à mes yeux», pièce de théâtre de Joël Pommerat, et «Etude#31», pièce chorégraphique de Vincent Dunoyer.
Car la danse est aussi au programme de L’Arsenic. Sept spectacles y sont prévus avec des reprises importantes, comme «The Moebius Strip» et «Under Construction» de Gilles Jobin, chorégraphe vaudois de renom.
Plus compacte, plus épurée
Au total, 160 représentations égayeront la saison de L’Arsenic, première scène indépendante lausannoise. Boulimique donc Sandrine Kuster?
Non, pas tellement. En tout cas moins que son prédécesseur Thierry Spicher, dont la programmation devenait au fil des ans labyrinthique à force de profusion.
Celle que propose Sandrine Kuster est plus compacte, avec une large place accordée cette année au Théâtre (11 spectacles).
«Je suis moins transdisciplinaire que Thierry Spicher, explique la directrice des lieux. Peut-être parce que je sens chez les créateurs un besoin de retour à une expression artistique plus épurée, plus éloignée du multimédia.»
La plupart des compagnies accueillies à L’Arsenic sont jeunes. La fraîcheur de leur regard donne à ce théâtre un côté expérimental, où le ‘star system’ n’a pas sa place, contrairement à ce qui se passe parfois à Vidy.
«Nous sommes une scène de laboratoire où l’art se cultive avec risque, précise Sandrine Kuster. Ce qui n’est pas le cas à Vidy, où il faut emmener du grand, du cher pour satisfaire des milliers de spectateurs.»
swissinfo, Ghania Adamo
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