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La Bâtie, performance d’équilibriste

Christophe sera le 12 septembre au Victoria Hall. swissinfo.ch

Danse, théâtre, musique… La 27e Edition de «La Bâtie – Festival de Genève» se tient du 28 août au 13 septembre.

Fidèle à son habitude, la manifestation genevoise tente de concilier exigence artistique et grand public.

L’histoire de La Bâtie, c’est en réalité l’histoire de deux festivals. Une première mouture, de 1977 à 1981, avait pour but d’offrir une scène à des productions si possible libertaires et locales.

Dès 1982, la manifestation sort du fameux Bois de la Bâtie et s’ancre en ville. Du même coup, elle élargit sa programmation et s’officialise, tout en gardant une âme résolument découvreuse.

C’est un nouveau cap qu’elle va franchir prochainement. Car 2003 sera la dernière édition conduite par André Waldis, son directeur depuis 9 ans. Dans l’édito du programme 2003, celui-ci insiste sur le rôle de précurseur qu’a tenu son festival:

«La Bâtie a joué sa partition dans cet environnement changeant et affirmé sa singularité en ouvrant des voies telles que la défense d’un panel artistique pluridisciplinaire pleinement assumé (…), ou encore en suggérant des parcours insolites dans de nouveaux lieux chaque année. Ces spécificités sont aujourd’hui abondamment reprises dans la région et on ne peut que s’en réjouir. Le moment semble donc venu d’imaginer de nouveaux enjeux, de réinventer d’autres roues (…)»

Pointu et néanmoins populaire

Il y a les événements destinés au public très large, motivés autant par les kebabs que par les spectacles; ça, c’est plutôt Paléo, à Nyon. Il y a les manifestations qui impliquent que le spectateur ait une maîtrise ès art conceptuel; ça, c’est plutôt le Belluard, à Fribourg.

La Bâtie, joue les équilibristes entre ces deux pôles. Ses «dancefloors» y rassemblent une foule trépidante, ce qui ne l’empêche pas de programmer des prestations audacieuses. En 17 jours et sur 24 sites, ce sont une bonne quarantaine spectacles qui sont à l’affiche cette année.

Côté théâtre, on parle beaucoup cette année de «Flicker», du Big Art Group, une compagnie venue du off new yorkais qui, tout en annonçant la mort du théâtre, propose une performance à la fois trash et cinématographique (Théâtre de Carouge, 28 et 29 août).

Dans un autre registre, «Borges» de Rodrigo Garcia, mis en scène par Mathias Langhoff, un monologue corrosif déclamé par Marcial Di Fonzo Bo sera joué au Théâtre Saint-Gervais (11,12,13 septembre).

On peut aussi signaler la présence d’un fidèle du festival, l’auteur français Olivier Cadiot avec «Retour définitif et durable de l’être aimé» (5 et 6 septembre, Forum Meyrin).

Musique et danse

Côté musiques, le panel, là aussi, est large. S’y côtoient ainsi l’acrobatique DJ Christian Marclay (3 septembre, Alhambra), une soirée techno berlinoise (13 septembre, Usine) ou le jazz hybride d’Eric Truffaz (31 août, Usine).

Même le Victoria Hall est de la partie, affichant la pop tex-mex chaleureuse de Calexico (28 août) ou la rencontre de deux phénomènes de la chanson francophone, Arno le Flamand et Christophe l’extra-terrestre aux mots bleus (12 septembre).

La danse sera multiforme également. Avec par exemple une création de Gilles Jobin, «Two-thousand-and-three», avec les danseurs du Ballet du Grand Théâtre de Genève. Mais, et c’est une première, sans Gilles Jobin! Une chorégraphie qui «soulève des problématiques universelles qui se rattachent à l’époque que nous traversons» (10,11,12 septembre, BFM).

Mais aussi plusieurs coups de projecteurs sur l’artiste-performer hispano-anglaise. Au menu, «Panoramix + Despliegue» (29, 30, 31 août, Centre d’art contemporain), «40 Espontaneos» (6 septembre, Salle du Faubourg), «Travelling» (5,6,7, 11, 12, 13 septembre, Villa Bernasconi). Rien que ça.

Et la liste n’est pas exhaustive.

Centre de gravité

Après deux années sans lieu central, le festival a retrouvé un nouveau point d’ancrage. Un lieu où les festivaliers pourront boire un verre avant ou après les spectacles.

Il s’agit de la salle du Palladium, transformée pour l’occasion en un grand bar «lounge» baptisé le «Pli du Lama». Le lieu sera animé de performances DJ, de soirées spéciales et de projections.

swissinfo, Bernard Léchot

– La Bâtie-Festival de Genève vit sa seizième édition, la dernière conduite par André Waldis.

– Se voulant à la fois pointue et populaire, La Bâtie propose cette année une cinquantaine de spectacles qui relèvent du théâtre, de la danse, de la musique et de la performance.

– C’est presque toute la ville de Genève qui participe à l’événement: le festival a lieu sur 24 sites, incluant tous les genres de scènes et de salles.

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