Des perspectives suisses en 10 langues

La langue de Dante au purgatoire

Keystone Archive

Au Tessin et Grisons exceptés, l’enseignement de l’italien est moribond. Un cri d’alarme est lancé, une campagne de défense musclée annoncée.

Le groupe «Rencontres suisses» pour la Suisse italienne prépare une initiative populaire axée sur l’encouragement aux langues nationales.

«Italien en Suisse, agonie d’un modèle gagnant»: le titre de l’affiche publiée par «Rencontres suisses», le groupe d’étude et d’information pour la cohésion nationale fondé en 1948, sonne comme un appel au secours.

Pour le siège tessinois de l’organisation, il est temps d’agir. Son président Fabrizio Fazioli (journaliste TV) et le linguiste et dialectologue Alessio Petralli ont défini un programme de défense de la troisième langue nationale, présenté mercredi à Bellinzone.

Une initiative, trois articles

Premier outil, celui des droits populaires. Une initiative va être lancée au niveau national. Ses promoteurs envisagent de commencer à récolter les 100’000 signatures nécessaires à fin 2005.

Cette initiative, qui pourrait être déposée dans le courant de 2006, devrait contenir trois articles. Leur contenu exact, encore en discussion, a été ébauché dans ses grandes lignes.

Les articles demandent d’abord l’enseignement d’une seconde langue nationale dès l’école primaire. Ensuite, le soutien de la Confédération pour l’enseignement d’une troisième langue nationale. Enfin, la création d’un «espace national plurilingue» par le biais des médias et au travers de contacts entre les écoles des différents cantons.

«Nous ne pouvons pas continuer à nous plaindre et ne rien entreprendre, lance Alessio Petralli. La Suisse italienne n’a pas assez oeuvré pour défendre sa langue dans le reste du pays. Si elle ne veut pas perdre rapidement son identité et devenir un ghetto, elle doit agir et vite.»

Des débats à travers le pays

Dans l’immédiat, «Rencontres suisses» propose des soirées d’information à travers le pays. Plusieurs personnalités doivent y donner leur avis sur la situation délicate de l’italien au sein de la Confédération.

Ce cri d’alarme est lancé alors qu’à Neuchâtel, une restructuration de l’université prévoit la disparition de la chaire d’italien. Mesure qui provoque une levée de boucliers et des manifestations à répétition.

swissinfo et les agences

Lors du dernier recensement en 2000, 471’000 personnes résidant en Suisse ont indiqué l’italien comme première langue, soit 6,5% de la population.

En 1990, cette proportion atteignait 7,6% (524’000 personnes).

L’allemand est utilisé en première langue par 4,6 millions d’habitants (63,7%) et le français par 1,5 million (20,4%).

– Fondée en 1948, l’association «Rencontres suisses» cherche à promouvoir la diversité culturelle, identitaire et linguistique du pays.

– Pour sauvegarder l’italien, elle lancera une initiative populaire et organisera des soirées d’information-débat.

– Les premières auront lieu du 24 au 28 janvier au Tessin et aux Grisons, cantons totalement ou partiellement italophones.

– Les suivantes auront lieu à Coire (Grisons toujours), à Zurich et dans une ville de Suisse romande encore à définir.

Les plus appréciés

Les plus discutés

En conformité avec les normes du JTI

Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative

Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !

Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision