Le Bolchoï annonce une année russe en Suisse
Les danseurs du Ballet du Bolchoï, dès ce jeudi sur la scène du Théâtre de Beaulieu à Lausanne, annoncent une vague artistique venue de l’Est à l’occasion du Festival de la culture russe en Suisse. Programme varié en perspective.
«Nous espérons que le public suisse va vraiment apprécier cet événement», déclare un porte-parole de l’ambassade de Russie. «Tout ceux qui s’intéressent à la culture russe vont trouver ici quelque chose qui leur convient !»
Il y en aura effectivement pour tous les goûts.
L’idée d’un festival russe en Suisse a été saluée en 2010 par les présidents respectifs des deux pays, Doris Leuthard et Dmitri Medvedev, lors de leur rencontre, l’été dernier, au bord de la Mer Noire. Depuis, les préparatifs sont allés bon train.
A noter que la Première de «Giselle», ce jeudi à Lausanne, sera suivie par le ministre russe de la Culture, Alexander Avdeyev, l’homme qui est à l’origine de ce festival.
Le festival marque la reprise des relations diplomatiques entre la Russie et la Suisse il ya 65 ans, suite à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Une scène vivante
Avec ou sans festival, la scène culturelle russe est bien vivante en Suisse, selon Nadia Sikorsky, rédactrice en chef du journal russe online Nasha Gazeta.ch. «L’idée de ce festival est de rassembler sous un même toit les très nombreuses activités culturelles russes. Naturellement, cela a incité les organisateurs à en faire encore davantage», s’enthousiasme-t-elle.
Contrairement à ce qui s’est passé lors de «L’année croisée France-Russie» en 2010, qui a été financée par l’État et sur une échelle beaucoup plus grande, le festival suisse a été entièrement financé par des sponsors privés.
La communauté russe en Suisse est forte de 6000 à 9000 personnes. Ce sera l’occasion pour elles de retrouver moult trésors culturels en provenance de leur pays d’origine.
Expositions et concerts
Ainsi, la galerie Nadja Brykina à Zurich, spécialisée dans l’art non officiel de l’Union soviétique, proposera-t-elle une série d’expositions, à commencer par des icônes sculptées des artistes Inessa et Rashid Azbukhanov. «Il y a en Suisse des collectionneurs des œuvres de ce couple d’artistes, mais c’est la première fois qu’ils sont exposés ici», explique la galeriste Anna Brouver.
Parmi les autres lieux d’exposition helvétiques engagés dans ce festival russe figurent la galerie Barbarian Art à Zurich, le musée de Payerne ou le Musée d’art moderne d’Ascona. A noter également que la Fondation Bodmer à Cologny, près de Genève, proposera une exposition intitulée Soljenitsyne, le courage d’écrire.
La littérature russe sera aussi de la partie à Montreux, au Palace, avec une exposition consacrée à Vladimir Nabokov, qui y résida de nombreuses années. Ainsi que dans le cadre du Jazz Festival avec une lecture du Joueur de Dostoïevski.
La musique sera globalement très présente dans ce festival grâce à la venue de célèbres ensembles et solistes russes, ainsi que la présentation de nombreuses œuvres du répertoire russe, à Lausanne, Lucerne ou Zurich. Par ailleurs, des musiciens russes participeront au Festival de la musique de chambre «Gaya» à Thoune et au Montreux jazz Festival à travers un concert intitulé Le classique rencontre le jazz.
Ballet du Bolchoï avec «Giselle» au Théâtre de Beaulieu, Lausanne (10-11-12 février).
Exposition des icônes sculptées de I. et R. Azbukhanov à Zurich, Galerie Nadja Brykina (11 février au 15 mars).
Concerts de l’Orchestre symphonique de Lucerne, œuvres de compositeurs russes à Lucerne (16-17 mars).
Exposition de Grégory Maïofis à Zurich, Galerie «Barbarian Art» (10 mai au 18 juin).
Festival de la musique de chambre «Gaya» avec la participation de musiciens russes à Thoune (12- 15 mai).
Exposition «Soljenitsyne, le courage d’écrire» à Cologny, Fondation Bodmer (14 mai au 11 septembre).
Programme russe dans le cadre du Festival international de jazz à Montreux (lecture des extraits du roman de Dostoïevski «Le Joueur», concert «Le classique rencontre le jazz»).
1816. La Suisse a ouvert un consulat à Saint-Pétersbourg en 1816. 90 ans plus tard, ce consulat était élevé au rang de légation.
1923. En 1923, dans le contexte des secousses révolutionnaires, les deux pays ont interrompu leurs relations diplomatiques.
1946. Celles-ci n’ont été rétablies qu’en 1946. Depuis la fin de la Guerre froide, les contacts se sont rapidement intensifiés.
2006. L’ouverture, en juin 2006, du consulat général de Suisse à Saint-Pétersbourg en témoigne.
(Traduit de l’anglais)
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