Le Chevalier Jacques Chessex

Le plus célèbre des écrivains romands vivants, Jacques Chessex, a été fait chevalier de la Légion d'honneur mercredi soir à Berne.
Un hommage de plus pour ce Vaudois francophile que le pays de Molière a maintes fois récompensé.
La cérémonie a eu lieu à l’Ambassade de France à Berne. C’est «l’apport considérable de ses écrits à la France», comme le précise l’ambassade, qui est aujourd’hui honoré.
«Je souhaitais que la cérémonie se déroule à Berne», a confié Jacques Chessex à l’ATS. «Cela représente pour moi une double signification. D’une part mes origines suisses et d’autre part mes liens profonds avec la France.»
Une France qui lui rend bien son estime: lauréat du prix Goncourt en 1973 pour son roman «L’Ogre», l’écrivain de Ropraz, né à Payerne en 1934, est également Commandeur dans l’ordre des Arts et des Lettres.
Membre du jury du prix Médicis depuis 1996, il a reçu le Grand Prix du langage français pour l’ensemble de son œuvre et le Grand Prix du rayonnement français de l’Académie française. De quoi agacer le Landernau littéraire romand, pour lequel parfois le régionalisme tient lieu de vertu.
De Napoléon à Sylvester Stallone
La Révolution avait aboli tous les Ordres et décorations de l’Ancien Régime. Mais voilà… les hommes ont besoin de récompenses – hochets, disent les mauvaises langues.
Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul et déjà champion en matière de psychologie nationale, décida de créer un ordre qui regrouperait autour de lui une «élite nouvelle».
Et qui, par conséquent, conférerait aux heureux récipiendaires le sentiment d’appartenir à une élite, ce qui, en matière de motivation, n’est jamais négligeable. Originalité: pourraient en faire partie aussi bien des civils que des militaires.
C’est le 29 floréal de l’An X – le 20 mai 1802 – que fut instituée la Légion d’honneur. Aujourd’hui, l’Ordre comprend trois grades: Chevalier, Officier et Commandeur. A cela s’ajoutent deux dignités particulièrement chatoyantes: Grand Officier et Grand’Croix.
Le code de 1962 fixa un maxima en matières de grades comme de dignités, pour un effectif maximal de 125.000 «Légionnaires»: 75 Grand’Croix, 250 Grands Officiers, 1250 Commandeurs, 10.000 Officiers et 113.425 Chevaliers.
Si la Légion d’honneur reste indéniablement chargée d’une aura prestigieuse, le fait que Sylvester Stallone, Madonna ou Sheila l’aient également décrochée donne tout de même une coloration assez particulière à la chose.
Journal poétique
Début octobre paraîtra chez Grasset «Le désir de la neige», nouvel ouvrage de Jacques Chessex. Une sorte de journal poétique. «Un livre de vie, un journal sous forme de poèmes de quelqu’un en quête de la vraie légèreté», précise-t-il.
Poésie et réflexions autobiographiques sont d’ailleurs deux pôles importants de sa trajectoire. La poésie, c’est par elle qu’il est entré en littérature. Quant aux éléments autobiographiques, ils sont récurrents dans son œuvre, même – pour ne pas dire surtout – lorsqu’il s’agit de fiction.
Poète, romancier, essayiste, chroniqueur, critique et désormais chevalier… Décidément, Jacques Chessex occupe une large place en francophonie.
swissinfo/Bernard Léchot
L’écrivain vaudois a été fait Chevalier de la Légion d’honneur mercredi à Berne.
Né à Payerne en 1934, il est à la fois poète, romancier, essayiste, critique.
On lui doit notamment «L’Ogre» (Prix Goncourt 1973), «La Confession du Pasteur Burg», «Les yeux jaunes», «L’imitation».
Son prochain ouvrage, «Le désir de la neige», paraîtra en octobre chez Grasset.

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