Le ministre de la culture veut des films suisses qui cartonnent
Le cinéma helvétique doit attirer davantage de spectateurs, en Suisse et à l'étranger. Le ministre de la culture Pascal Couchepin l'a répété vendredi au Festival de Locarno.
Cet objectif en voie d’être atteint. En effet, une étude montre que le cinéma suisse a désormais bonne presse, surtout auprès du public alémanique.
En visite vendredi au Festival international du film de Locarno, dont la 59e édition bat son plein, le ministre de l’Intérieur Pascal Couchepin (également en charge de la culture) s’est réjoui des progrès réalisés par le cinéma suisse au cours de l’année écoulée.
«L’année dernière, nous nous sommes fixé l’objectif de promouvoir un cinéma suisse populaire et de qualité, a-t-il rappelé. Avons-nous réussi ? Je peux affirmer en tous cas que cette ambition est en train de se réaliser, même s’il y a encore beaucoup à faire»..
Aimé, mais encore trop méconnu
Et pour mieux cerner les goûts des Suisses en matière de cinéma, une étude a été réalisée au niveau national par l’Université de Lausanne, ce qui est une première. Il en ressort notamment que 77% des Suisses alémaniques et romands (les Suisses italiens feront l’objet d’une étude séparée) aiment le cinéma, y compris le cinéma suisse.
Jean-Luc Godard est le réalisateur suisse le plus connu, juste avant Alain Tanner, Fredi Murer et Franz Schnyder. Le public de la Suisse italienne fera l’objet.
Il n’empêche, pour Jean-Frédéric Jauslin, chef de l’Office fédéral de la culture (OFC), il y a encore trop peu de films suisses connus du grand public, à l’exceptions des gros succès qu’ont été « Grounding », « Meine Name ist Eugen » ou « Achtung Fertig Charlie ».
Jean-Frédéric Jauslin a aussi souligné que «l’exportation de films suisses est loin d’être satisfaisante. Nous aimerions que nos films soient davantage projetés à l’étranger et nous devrons améliorer cet aspect à l’avenir».
«Une vaste ménagerie»
De son côté, Nicolas Bideau, responsable de la section cinéma de l’OFC a lancé: «je m’occupe de cette vaste ménagerie qu’est le cinéma et je dois faire en sorte que tous les léopards, les petits et les grands, les jeunes et les vieux trouvent leur public».
Ceci en allusion à la récompense suprême du Festival de Locrno, qui est un Léopard d’Or.
Nicolas Bideau veut encourager les films d’auteurs et, en même temps, leur assurer un succès commercial. «Locarno présente cette année des films forts comme « Mon frère se marie » de Jean-Stéphane Bron ou « La liste de Carla » de Marcel Schüpbach. Mais ela ne suffit pas, il faut promouvoir d’autres films».
swissinfo et les agences
La 59e édition du Festival de Locarno se tient du 2 au 12 août.
170 films à l’affiche (dont 10 films suisses), contre 250 l’année dernière.
La compétition pour le Léopard d’Or réunit 21 films de 15 pays, présentés ici pour la plupart en première mondiale.
– Nicolas Bideau, le «Monsieur Cinéma» de l’Office fédéral de la culture, veut revaloriser les Prix du Film Suisse, attribué chaque année en janvier durant les Journées du Film de Soleure.
– Ainsi, la cérémonie de remise des Prix, au cours de laquelle un montant de plus de 500’000 francs est attribué, devrait être professionnalisée afin de bénéficier de plus de visibilité.
– Nicolas Bideau propose également d’introduire un nouveau Prix du scénario, d’une valeur de 15’000 francs. Selon lui, de meilleurs scénarios permettront aussi d’avoir de meilleurs films.
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