Le monde de la danse se retrouve à Lausanne
Le Prix de Lausanne accueille 120 jeunes talents de la danse. Mais aucun Suisse n'est en lice cette année.
Pendant une semaine, les jeunes danseurs suivront aussi des séminaires axés notamment sur la formation et la santé.
Depuis dimanche, 120 danseurs, parmi les plus prometteurs de leur génération, participent au Prix de Lausanne. Ce concours de haut niveau s’adresse aux jeunes talents de 15 à 17 ans qui souhaitent devenir professionnels.
Contrairement aux autres concours qui récompensent les lauréats par de l’argent, celui-ci leur offre la possibilité de passer une année dans une compagnie ou une grande école de danse.
«C’est un billet d’entrée pour une carrière», précise Franz Blankart, président du Prix de Lausanne. «Et ceux qui ont remporté le Prix sont pour la plupart les grandes stars d’aujourd’hui», poursuit l’ancien secrétaire d’Etat.
On pense par exemple à Patrick Prince, le fils d’un concierge de La Chaux-de-Fonds devenu danseur étoile au Ballet de l’Opéra de Paris.
Formation et santé
Le concours travaille en partenariat avec 23 écoles et 20 compagnies d’Europe occidentale et orientale, d’Asie et des Etats-Unis.
Il privilégie les institutions qui donnent aux jeunes la possibilité de concilier danse et formation scolaire. «Nous suivons d’ailleurs de très près nos partenaires», précise Franz Blankart.
Toujours dans le souci de faire évoluer le Prix, un séminaire avec les directeurs des écoles partenaires aura lieu après le Concours. L’an dernier, c’était le tour des compagnies de danse.
«Nous voulons savoir ce que le ‘marché’ demande», complète son directeur, qui pense être sur la bonne voie, au vu des succès professionnels des lauréats.
Depuis quelques années, le prix s’est aussi engagé sur le terrain médical en s’occupant de la santé des jeunes danseurs. Et plus spécifiquement des tendances anorexiques de certaines filles qui, pour répondre au diktat de la minceur prévalant dans le milieu de la danse, mettent en danger leur santé.
En plus du séminaire annuel qu’elles doivent suivre sur un thème «santé», les danseuses vont prendre part à une étude scientifique.
Menée par le professeur Peter Burckhardt du Centre hospitalier universitaire (CHUV) de Lausanne, elle examinera les liens entre troubles du comportement alimentaire et santé osseuse (risques d’ostéoporose).
Pas de Suisses en lice
Pas de Suisse ou Suissesse en lice… Néanmoins, une école suisse, la Schweizerische Ballet Berufschule à Zurich envoie deux de ses élèves, deux Bulgares, à Lausanne.
L’absence de candidat(e)s helvétiques n’est pas une première dans l’histoire du Prix de Lausanne. Le cas s’était déjà présenté consécutivement de 1996 à 1998.
«Il y a une explication historique à cette situation, selon Franz Blankart. La Suisse n’a jamais été une monarchie, poursuit-il. Or, la danse classique est un art de Cour.»
Conséquence de cet état de fait, ainsi que du fédéralisme: la Suisse n’a pas d’Opéra, ni de ballet, ni de Haute école de danse au niveau national.
Les Asiatiques en masse
En tout, une centaine de filles et une vingtaine de garçons prennent part au concours. Les Asiatiques, Japonais, Chinois et Sud-Coréens sont les plus nombreux.
«Ils ont d’excellentes écoles, justifie Franz Blankart. Et le sens de la discipline et de l’ambition, choses que nos jeunes ont un peu perdu. Mais ils n’ont pas de troupes où s’engager.»
Et Lausanne est devenue un marché de recrutement de jeunes danseurs pour les directeurs de troupe du monde entier.
Il y a donc beaucoup de jeunes qui repartent sans prix, mais avec un contrat en poche.
swissinfo, Anne Rubin
Le Prix de Lausanne, concours international pour jeunes danseurs de 15 à 17 ans, s’est ouvert dimanche.
Les épreuves dureront une semaine.
Des 120 candidats en lice, seuls une douzaine participeront à la grande finale le dimanche 1er février.
Aucun Suisse n’est en lice cette année.
– Les lauréats reçoivent une bourse qui leur permet de passer une année dans une grande école ou une troupe de danse.
– Malgré le rayonnement international du Prix de Lausanne la Télévision suisse romande a renoncé à retransmettre la finale, faute d’argent.
– Elle le sera néanmoins sur Mezzo, chaîne privée française qui diffuse dans toute l’Europe.
– En 2003, environ 500’000 personnes ont pu ainsi assister à la finale.
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