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Le Paris d’un siècle d’art suisse à Payerne

Détail de La Seine (Paris), 1955, Rudolf Zender. Musée de Payerne)

La plupart des grands peintres et sculpteurs helvétiques ont passé par Paris. Le Musée et l'Abbatiale de Payerne exposent leurs oeuvres.

Monter à Paris pour un artiste suisse est un «must»! Depuis longtemps déjà. Surtout pour celle ou celui qui veut vivre de son art. Et qui désire être connu et reconnu sur le plan international.

Consécration parisienne

A partir de ce postulat, Jean-Pierre Jornod, commissaire de l’exposition payernoise, a réuni dans le Musée et l’Abbatiale de Payerne 161 peintures, sculptures, tapisseries et illustrations de toute beauté créées par des artistes suisses ayant séjourné et travaillé à Paris.

Jean-Pierre Jornod retrace ainsi l’histoire de l’art helvétique du 20e siècle, connu et reconnu par Paris. De l’impressionnisme au cubisme. Du symbolisme à l’art concret.

Mise en lumière

Car le génie de Paris est de savoir reconnaître la valeur des autres et de s’accaparer leurs forces, leurs talents. Sans distinction de race, d’origine ou de culture. Dans le sens «mettre en lumière», Paris porte à merveille son surnom de Ville Lumière.

Rappelons que Paris est devenu la capitale des arts à partir du 18e siècle, avec la création des académies et des salons de peinture et sculpture. Puis, il y a eu les époques d’influences des cafés de «Montmartre», «Montparnasse» et «Saint-Germain-des-Prés».

Emulation parisienne

La plupart des mouvements de l’art moderne ont d’ailleurs été créés à Paris: cubisme, impressionnisme, fauvisme. Et même le dadaïsme zurichois est allé chercher consécration à Paris. Souvent les Suisses ont joué un rôle important dans ces différents courants artistiques.

«On ne peut échapper à l’émulation artistique parisienne», renchérit Jean-Pierre Jornod. «La vie est dans la rue à Paris. Et à ce propos, les Suisses se sont particulièrement distingués en tant qu’illustrateurs d’affiches. Derrière le Français Toulouse-Lautrec, on peut de suite citer les Suisses Félix Vallotton et Théophile-Alexandre Steinlen».

Mais «depuis l’exposition – L’art suisse contemporain – au Jeu de Paume à Paris en 1934, précise Jean-Pierre Jornod, plus personne n’a vraiment osé exposer à nouveau l’art suisse».

Une nature d’artisan

«Or, l’art helvétique n’a cessé de prendre de la valeur. A l’image, par exemple, de nos sculpteurs – Giacometti, Luginbühl ou Tinguely – que l’on peut compter parmi les meilleurs du monde».

En fait, il s’agit d’un perpétuel échange culturel. Lorsque les Suisses montent à Paris, ils ne font pas qu’absorber la richesse culturelle de cette ville. Ils y apportent leur propre contribution. A titre d’exemple, il suffit de penser au concepteur de la Tour Eiffel, l’ingénieur suisse Koechlin.

«En montant cette exposition, souligne Jean-Pierre Jornod, j’ai constaté à quel point les Suisses se distinguaient par un savoir-faire méticuleux. S’il n’existe pas un réel art helvétique, les artistes suisses se rejoignent dans la manière de faire. L’artiste suisse est d’abord un artisan hors-pair».

swissinfo/Emmanuel Manzi

Du 5 mai au 3 novembre 2002

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