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Locarno parie fort et gros sur le cinéma

170 films sont projetés cette année à Locarno, contre 250 l'an dernier. swissinfo.ch

Moins de films, un recentrage sur la cinéphilie et un «blockbuster» attendu en ouverture. Le Festival international du film de Locarno entame sa 59e édition.

«Libre, curieux, courageux» est la devise de cette nouvelle mouture du quatrième rendez-vous européen du 7e art.

Une page s’ouvre à Locarno. Celle de l’ère Maire. Et sur le papier, la première édition du nouveau directeur artistique et ses trois adjointes déjà baptisées les «Frederic’s Angels» a tout pour plaire.

«Une sélection de jour (Compétition internationale et autres sélections) qui offre ce qui se fait de mieux et de plus innovant dans le cinéma d’aujourd’hui», écrit Frédéric Maire.

«Et une sélection de nuit qui fait de la Piazza Grande un espace de fête et de magie propice à satisfaire le plus grand nombre… tout en cherchant à surprendre, à travers des contrastes et des gestes forts.»

Au menu donc, beaucoup de «people» du 7e art et 170 films, dont 21 en compétition internationale et 19 projetés sur la Piazza grande.

Et dès le départ sur la place, un feu d’artifice très attendu – le «Miami Vice» de Michael Mann, où Colin Farrell et Jamie Foxx reprennent les personnages de sa série TV.

Trois Suisses sur la Piazza Grande

Parmi les réalisateurs (Européens, Russe, Chinois, Iranien, Américain, Argentin, etc) en lice pour le Léopard d’or, des talents, mais aucune valeur sûre et confirmée. Découvertes en perspective… Et une œuvre suisse: «Das Fräulein», d’Andrea Staka.

La Suisse est d’ailleurs largement présente cette année (10 films en première mondiale). On trouve des oeuvres à croix blanche dans la quasi-totalité des sections. Et – une première! – pas moins de trois auront les honneurs de la Piazza Grande.

Parmi elles, «La Liste de Carla», de Marcel Schüpbach (le 5, avec table ronde le 6). Un film consacré au travail de Carla del Ponte, la procureure générale du Tribunal pénal international pour l’Ex-Yougoslavie.

Une journée officielle du cinéma suisse est également fixée au 8 août, avec, en lumière, six longs métrages et 4 documentaires. Ou comment allier communication et plaisir.

Un vent de renouveau sur le festival

Cette 59e édition rime aussi avec Dafoe, Sokurov, Guédiguian, Kaurismäki. Le réalisateur finnois a d’ailleurs droit à une rétrospective totale, une carte blanche sur ses 20 «chouchous» de l’histoire du 7e art, ainsi qu’une expo de photos signée de sa photographe de plateau attitrée.

Fidèle du festival, Antoine Duplan est journaliste au magazine romand de news l’Hebdo. Il appréhende cette 59e édition avec gourmandise et pas mal de confiance.

«J’ai la sensation intime que Frédéric Maire a fait un excellent travail et qu’un vent de renouveau souffle sur le festival», confie le Lausannois.

Pour le journaliste, le nouveau patron de Locarno est un «calme à l’efficacité redoutable», qui a recentré le festival sur le cinéma et «restreint le côté humanitaire, qui l’affaiblissait».

Attentes autour de la compétition

Cinéphilie et convivialité étant les deux mamelles du festival, Antoine Duplan salue la programmation de «Miami Vice». Un «beau coup, alors qu’Hollywood avait boudé le festival l’an dernier».

En parallèle, il relève cette volonté de «faire un festival plus ‘light’, plus pointu, qui renoue avec une certaine radicalité des films». Sa plus grosse attente porte sur la qualité des films en compétition.

Pour le journaliste en effet, «c’est là que Locarno fait la différence. Avec des films d’auteurs et des films de débutants». Bilan après le 12 août.

swissinfo, Pierre-François Besson

Festival international du film de Locarno: 2 au 12 août 2006
Compétition internationale: 21 films sélectionnés
Piazza Grande: 19 films projetés, dont 3 suisses
Léopard d’honneur: Alexander Sokurov
Locarno Excellence Award: Willem Dafoe
Prix Raimondo Rezzonico à Agat Films (mené par Robert Guédiguian)
Rétrospective: Aki Kaurismäki

– Intitulé «Das Fräulein», le premier film de fiction d’Andrea Staka est en lice pour le Léopard d’or dans la compétition internationale. Il dresse le portait de trois émigrées d’ex-Yougoslavie vivant à Zurich.

– Trois longs métrages et deux courts métrages suisses ont droit à une projection sur la Piazza Grande – «Die Herbstzeitenlosen» de Bettina Oberli, «La liste de Carla», de Marcel Schüpbach, «Mon frère se marie», de Jean-Stéphane Bron, ainsi que «Jeu» de Georges Schwizgebel et «Rachel» de Frédéric Mermoud.

– En compétition aussi: «La vraie vie est ailleurs» de Frédéric Choffat dans la section Compétition Cinéastes du présent. Et «La traductrice» de Helena Hazanov, «Que viva Mauricio Demierre» de Stéphane Goël et «No Body is Perfect» de Raphaël Sibilla dans celle des Cinéastes du présent.

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