Locarno, rideau et bilan
Le 55e festival international du film de Locarno s'est achevé dimanche. Côté prix, l'Allemagne décroche le gros lot.
Premier prix à être remis: celui du public, décerné à «Bend it like Beckham», de Gurinder Dhadha, une comédie sociale indienne.
C’est à «Das Verlangen» (Le désir) du réalisateur allemand Iain Dilthey que revient le Léopard d’Or.
Récompensée par un Léopard d’argent, «Tan de repente», de l’Argentin Diego Lerman, met en scène une bizarre histoire saphique. Marcia est une jeune fille obèse à l’existence grisâtre. Tout changera pour elle lorsque Mao et Lenin, deux très jeunes «lesbopunk», entreront dans sa vie.
Le second Léopard d’argent, est allé au réalisateur hongrois Kornel Mundruczo pour «Szep Napok» (Jours heureux).
Le Prix spécial du jury a quant à lui été attribué à «Man, Taraneh, panzdah sal daram» (Moi, Taraneh, 15 ans) du réalisateur iranien Rasul Sard.
L’actrice principale du film, Taraneh Alidrusti s’est adjugée le Léopard de la meilleure actrice, alors que le prix du meilleur acteur est allé à Giorgos Karayannis, âgé de 10 ans, pour son rôle dans le film grec «Diskoli Apocheretismi» (Hard goodbye my father).
Et alors, ce 55e?
Il fut avant tout mouillé. Et pléthorique, aussi: près de 400 films. Ce qui n’est pas un défaut en soi. Mais avec une telle offre, il devient difficile de se frayer un chemin.
Le danger est que dans un tel contexte, les médias se limitent à l’incontournable: les films-vedettes par manque de temps et manque d’espace. Comment alors aller fouiner parmi les œuvres plus discrètes pour y dénicher la perle rare?
Le festival fut varié, enfin. Trop peut-être, selon ceux qui souhaiteraient une ligne de programmation mieux définie.
Locarno, curiosité et ouverture
Trop copieux, trop varié? Peut-être. Mais la réponse est aisée: «S’il y avait vraiment trop de films, toutes les salles ne seraient pas remplies, Or elles le sont. Ce qui démontre que nous proposons un choix qui convient au public», constate en substance Irene Bignardi, directrice artistique du festival.
De plus, malgré son accession à la «catégorie A» des festivals, Locarno a su garder l’une de ses principales qualités: son public.
Un public curieux et ouvert, c’est-à-dire ni cinéphile intolérant, ni spectateur bovin. Le génie du lieu y est peut-être pour quelque chose. Mais celui des responsables de la programmation – même pléthorique, même éclatée – également.
swissinfo/Bernard Léchot à Locarno
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