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Maurice Béjart, une paternité heureuse

Gil Roman, icône et directeur-adjoint du Béjart Ballet Lausanne. bejart.ch

Avec sa compagnie, le chorégraphe célèbre à Lausanne ses 50 ans de vie artistique et offre à son public un étincelant cadeau de Noël.

Dans le paquet, deux reprises et une création «L’art d’être grand-père», dédiée à ses élèves.

Mystique? Passionné? Redouté? Populaire? Grave? Drôle? Généreux? Narcissique? Aucun de ces termes ne saurait emprisonner celui qu’un admirateur comparait récemment à «un jardin toujours magnifiquement entretenu, à l’intérieur duquel entrent des oiseaux qu’il nourrit avec ce souffle que lui seul porte».

Il, c’est Maurice Béjart. Le chorégraphe aujourd’hui le plus connu de la planète fête à Lausanne, en cette fin d’année, ses 50 ans de carrière et offre à son public un étincelant cadeau de Noël.

Dans le paquet, trois spectacles: deux reprises qui consacrent successivement son ami musicien Pierre Henry et son danseur fétiche Gil Roman, et une création dans laquelle il ouvre son « jardin » à tous les « oiseaux » que sont ses jeunes interprètes.

Car c’est avec les danseurs de sa troupe Béjart Ballet Lausanne (BBL) que l’artiste cosigne – et c’est une première – sa création tendrement intitulée «L’art d’être grand-père».

A ses élèves il délègue en quelque sorte son pouvoir de maître, leur laissant le soin d’écrire les pas de ce spectacle, mais s’avisant de jeter depuis les coulisses un oeil sur la chorégraphie.

Léger avec l’âge

En prenant de l’âge, Maurice Béjart, 77 ans, se fait léger. Quand d’autres sont accablés par le temps qui file, lui rejoint l’enfance, l’enfance de l’art, en se déclarant «grand-père».

Mais attention, cette vénérable paternité ne signifie pas retraite. Béjart a encore plein de projets dans la tête. Disons que sa nouvelle création est une pause enjouée et sereine dans une vie artistique qui compte 50 ans de travail bouillonnant et 200 ballets.

Un héritage très riche, donc, qui a nourri le répertoire de nombreuses compagnies dans le monde et qui a fait de Béjart le patriarche de la danse contemporaine. Un héritage que l’on peut également considérer comme une école de vie exigeante, à laquelle Lausanne a su servir d’écrin doré.

Faut-il rappeler que c’est en 1987 que le chorégraphe s’est installé dans la capitale vaudoise pour y fonder son Rudra Béjart Ballet. Et ce après 27 ans de travail à Bruxelles où il s’était établi en 1960 à la demande des autorités artistiques belges.

Lausanne est donc un très solide maillon dans la très longue chaîne de création béjartienne. A sa manière la ville consolide l’héritage du maître. Après Bruxelles, elle célèbre, à partir du 14 décembre, les 50 de carrière du chorégraphe.

swissinfo, Ghania Adamo

Les spectacles ont lieu à la Salle Métropole de Lausanne:
Soirées Pierre Henry «Symphonie pour un homme seul», 14 et 15 décembre.
«L’art d’être grand-père», du 17 au 20 décembre
Ecole Atelier Rudra Béjart, 18 et 19 décembre
«6 personnages en quête d’un danseur», Gil Roman et la compagnie, 22 et 23
décembre.

– C’est en 1987 que le chorégraphe marseillais a dissout le «Ballet du XXe siècle», à Bruxelles, pour s’installer à Lausanne et y créer le Béjart Ballet Lausanne.

– Depuis 1992, le BBJ est complété par l’Ecole-Atelier Rudra.

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