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Nicolas Bideau, pour un cinéma populaire

Nicolas Bideau espère des fims 'rösti-compatible'! Keystone

Alors que débutent la 41ème édition des Journées de Soleure, Nicolas Bideau est depuis à peine plus de 100 jours le Monsieur cinéma de la Confédération.

A Soleure, il détaillera sa stratégie pour accroître la qualité et la popularité des films suisses. Ses mesures novatrices pourraient déplaire à certains.

«Il faut changer les mentalités», déclare le nouveau chef de la section cinéma de l’Office fédéral de la culture (OFC).

A Soleure, Nicolas Bideau annoncera que dès juillet, Berne sera plus sévère sur la qualité des scénarios. Il expliquera aussi que chaque projet devra présenter un plan de promotion cohérent. But de ces mesures: augmenter les parts de marché du cinéma suisse.

Il tentera de responsabiliser les scénaristes, cinéastes et producteurs en leur demandant notamment de sélectionner plus rigoureusement leurs projets. «Nous devons être plus exigeants sur la qualité et ne plus faire de concession avec des projets mal ficelés. Et il y en a encore trop!»

«Les professionnels du cinéma doivent s’adresser au plus grand nombre parce que le cinéma est un art populaire par définition», dit Nicolas Bideau. «Et un film populaire n’est pas forcément un film ‘commercial’».

En outre, concevoir un plan marketing est logique: le cinéma doit s’intéresser au marché. Je souhaite que les films s’adressent au plus grand nombre et si en plus ils sont ‘rösti-compatible’, alors tant mieux!» En clair: s’ils peuvent traverser le «rideau de röstis», c’est-à-dire, en Suisse, la frontière linguistique.

Nouveaux experts

De son côté, la section cinéma mettra la priorité de son encouragement sur des films destinés aux salles de cinéma. Qu’il s’agisse d’œuvres de fiction ou de documentaires. «Au contraire des Alémaniques, les cinéastes romands sont frileux avec le documentaire qu’ils considèrent comme étant d’abord destiné à la télévision», note Nicolas Bideau.

L’effectif des experts sera renouvelé. Dix personnes formeront deux collèges, un pour la fiction, l’autre pour le documentaire. Chacun devra faire preuve de compétences en histoire du cinéma, en technique de l’image ou en marketing. A l’opposé de son prédécesseur, Nicolas Bideau veut animer les débats de ces groupes.

«C’est une petite révolution!», résume Nicolas Bideau. «Jusqu’ici, nous demandions une liste de noms aux associations de la branche. Je souhaite sortir de cette logique, prendre aussi des gens hors du sérail».

Le collège traditionnellement consacré aux téléfilms serait externalisé dans une structure composée de gens de télévision. L’OFC la doterait des 3,3 millions de francs actuels pour des projets de films susceptibles de sortir aussi en salles partout en Suisse.

Quant aux projets de courts métrages et de films d’animation, ils seraient confiés à une personne extérieure. Nicolas Bideau a également l’intention de redéfinir les liens entre l’OFC et Swiss Films, l’organisme de promotion du cinéma suisse.

Trop de professionnels

A son poste depuis trois mois, Nicolas Bideau dit n’avoir pas rencontré beaucoup d’opposition. «Je crois que les professionnels apprécient notre volonté de fermeté, de soutien de la compétence et de la créativité. C’est peut-être un peu ambigu de leur part car je dis des choses qu’ils disaient souvent tout bas craignant d’en faire les frais…»

«Il y a trop de professionnels du cinéma en Suisse», estime Nicolas Bideau. «C’est normal que beaucoup de monde soit attiré par le cinéma, c’est ce qui fait aussi son charme, mais les règles du jeu doivent être claires: il y a peu d’élus à la fin.»

swissinfo et Philippe Triverio, ATS

La 41ème édition des Journées (cinématographiques) de Soleure ont lieu du 16 au 22 janvier.
Le système de financement public du cinéma suisse, de la production à la promotion d’un film, dépend du crédit octroyé par le parlement. Pour la législature 2004-2007, il s’élève à 23 millions de francs.
Le reste de l’argent provient directement de la Section cinéma de l’Office fédéral de la culture, qui dispose de 12 à 15 millions de francs supplémentaires.

– Né en 1969, Nicolas Bideau est le fils du comédien Jean-Luc Bideau.

– En 1999, Nicolas Bideau est entré au Service diplomatique du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). En 2003, il est devenu conseiller diplomatique du Président de la Confédération Pascal Couchepin.

– Il prend la tête du Centre de compétences pour la politique étrangère culturelle du DFAE en 2004.

– Nicolas Bideau a succédé le 1er octobre 2005 à Marc Wehrlin à la tête de la Section cinéma de l’OFC.

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