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«Objectif subjectif»

A Bienne, le mois de septembre se vit sous le signe de l´image. Les 4e Journées photographiques, au vaste programme, s´y tiennent jusqu´au 1er octobre. Thème central: la subjectivité photographique.

A côté d’un certain nombre de «coups de cœur» et autres «cartes blanches», les Journées photographiques de Bienne proposent chaque année, depuis leur 2e édition, un thème central qui réunit plusieurs artistes. Pour ce millésime 2000, «Objectif subjectif» présente les travaux de huit photographes issus de sept pays différents, dont plusieurs sont exposés en Suisse pour la première fois.

En fait, dans l’esprit des organisateurs, il s’agit moins d’un thème commun que d’une interrogation à mener à partir des documents exposés. Ainsi, les «cartes postales» des Chaux-de-fonniers Plonk & Replonk, photomontages burlesques sur lesquels nous reviendrons, n’ont rien à voir avec «Paris New York» de la Française Dolorès, Marat, qui transforme, par le biais de ses cadrages et ses tirages étonnants, des instants du quotidien en images étranges, relevant presque du fantastique.

De la même façon, le voisinage des photos noir-blanc du journaliste français nonagénaire Paul Almasy, et des images rouge sombre du Brésilien Miguel Rio Branco jouent évidemment davantage du contraste que de l’unité. «Finalement, les photos de Miguel Rio Branco ne représentent-elles pas mieux le Brésil, son atmosphère, sa réalité de pays latin que certains reportages en noir-blanc où l’on serait tenté de croire à l’objectivité de la photo?», s’interroge Stefano Stoll, directeur artistique de la manifestation. «Pour nous, il s’agit de dire aux visiteurs: cette année, on vous propose une amorce de réflexion et cette amorce, c’est le danger de la représentation photographique, en tant que représentation extrêmement subjective… »

Pour cette quatrième édition, ce festival, né dans les petites galeries de la vieille ville, a contaminé le quartier dit «des musées»: Neuhaus, Schwab et PasquArt participent également à l’événement. «C’est positif au niveau de l’esprit culturel qui doit régner sur une ville comme Bienne, et c’est aussi bon pour nous, car cela nous permet de profiter d’infrastructures très professionnelles» explique Stefano Stoll.

Bernard Léchot

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