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Ouverture très calme du salon du livre de Bâle

Stephan Lips, directeur du salon, lors de l'inauguration. SP

«BuchBasel» se veut complémentaire à Genève. «Nous ne sommes pas concurrents», dit son directeur.

Pour trouver des écrivains francophones, le visiteur doit se tourner vers le festival organisé parallèlement: des auteurs prestigieux y sont invités.

Les visiteurs se pressaient vendredi matin dès l’ouverture des portes à 9 heures 30: le premier Salon du livre de Bâle, «BuchBasel», accueillait ses premiers visiteurs.

Avec une première surprise: pour qui s’est déjà perdu entre les travées de Palexpo à Genève, la manifestation bâloise semblera en effet minuscule! En faire le tour n’a rien de la performance exigée par le salon genevois.

Les 170 exposants installés sur 5000 mètres carrés ont en commun d’être tous… germanophones. Nul éditeur francophone n’a été invité.

«Ce n’est pas notre but, explique Stephan Lips, directeur du salon. Nous voulons être une plateforme de langue allemande, nous visons un public qui lit en allemand. Nous ne concurrençons donc absolument pas Genève».

Vains essais de Genève

Pour Stephan Lips, un salon «national» serait même tout à fait impossible: «C’est ce que Genève essaye de faire depuis 17 ans. Mais l’offre en langue allemande y reste faible, de même que le public alémanique. Personne ne connaît le Salon de Genève en Suisse alémanique, exceptée une infime minorité de passionnés.»

C’est la raison qui a poussé l’éditeur bernois Zytglogge à renoncer, pour la première fois depuis treize ans, à une participation au Salon de Genève. «Cela devenait de plus en plus francophone, explique la porte-parole Anne Riesen. Au début, la présence germanophone était plus forte.

Nous retrouvions certes d’année en année des clients alémaniques vivant en Suisse romande, et qui ont envie de trouver des livres en dialecte, mais pas de visiteurs habitant outre-Sarine. Pour nous, cela revient aussi cher, parce que le Salon du livre de Genève dure longtemps.»

Bâle dure de fait deux jours de moins que le salon de Genève. Les exposants doivent dépêcher du personnel, payer les nuitées, la location du stand…

«Nous n’aurions pas les moyens, confirme Ursi Schachenmann, de la maison d’édition zurichoise Kontrast. Mais cette année, grâce au fait que Zurich est invité d’honneur, nous pouvons avoir une petite représentation à Genève. Nous verrons quel bilan en tirer avant de nous décider pour l’année prochaine.»

Des échanges avec Genève?

Stephan Lips souhaite en outre voir la polémique avec l’éditeur Pierre-Marcel Favre arriver à son terme: «Il est passionné et a réagi de manière passionnée. Mais en fait, nous avons le même but. Je suis sûr que nous arriverons même à travailler ensemble et, qui sait, organiser des échanges.»

BuchBasel se tourne aussi vers Saint-Louis, qui organise également un salon du livre au mois de mai. «Nous pourrions organiser des transports pour que les gens puissent aller d’un endroit à l’autre», espère Stephan Lips.

Pour l’heure, les visiteurs francophones iront à Bâle davantage pour le festival de littérature organisé conjointement au Salon: jusqu’à dimanche soir, plus de 160 auteurs feront le déplacement, et non des moindres.

Tabucchi en compagnie de Bernard Comment, Jean Echenoz, Kadaré ou encore… Thomas Borer, qui vient présenter son livre, «Public Affairs», dimanche après-midi.

Ariane Gigon Bormann, Bâle

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