Berne redécouvre Martha Stettler, une artiste peintre impressionniste
La bernoise Martha Stettler a réussi à s’imposer au début du siècle dernier dans le monde très masculin de la peinture. Le Kunstmuseum de Berne la sort de l’oubli en présentant la première grande rétrospective consacrée à l’artiste qui a créé et dirigé une école d’art à Paris suivie notamment par Balthus, Louise Bourgeois, Alexander Calder, Alberto Giacometti et Meret Oppenheim.
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Née en Angleterre, je vis en Suisse depuis 1994. J’ai suivi une formation de designeuse graphique à Zurich de 1997 à 2002. Plus récemment, je suis passée à la rédaction photo et j’ai rejoint l’équipe de swissinfo.ch en mars 2017.
Martha Stettler est née à Berne en 1870, sous de bons auspices. EugenLien externe, son père, était l’architecte du Musée des beaux-arts de Berne. Et c’est dans ce musée qu’elle fit ses premières armes d’artiste peintre en dessinant l’ensemble de ses sculptures en plâtre. Une passion qui la conduisit à l’Ecole Supérieure d’Art de Berne en 1886 et à l’École des beaux-arts de Genève. Et ce avant de monter à Paris en 1893 à l’âge de 23 ans avec l’amour de sa vie, l’artiste balte Alice Dannenberg. Dans cette capitale mondiale de la peintre, elle rencontra notamment le peintre français Lucien Simon, qui l’initia à l’approche impressionniste des couleurs et de la lumière. Représentatif des mentalités d’alors, Ferdinand Hodler accueilli sa compatriote d’un: «Nous ne voulons pas de femmes ici !Lien externe» en parlant des sociétés artistiques qu’il fréquentait.
Avec sa compagne et d’autres artistes, elle n’en fonda pas moins un cercle de peinture en 1900 qui deviendra l’Académie de la Grande Chaumière en 1904 qu’elle dirigea quasiment jusqu’à sa mort en 1945. Martha Stettler fut la première femme exposée à la Biennale de Venise, lors de sa 12e édition en 1920.
«Elle œuvra sans relâche pour la promotion des artistes femmes et s’employa activement à trouver à Paris et en Suisse des lieux d’exposition pour les femmes. Bien qu’elle fût très présente sur la scène de l’art de son époque, Stettler sombrera dans un oubli quasi complet», raconte le Kunstmuseum qui lui consacre jusqu’au 29 juillet une grande rétrospectiveLien externe 73 ans après sa mort.
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