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Soleure à l’heure des «premières»

Le cinéma suisse au rendez-vous de Soleure. Keystone

Avec une nouvelle section, «Sound & Stories», les Journées de Soleure s'intéressent pour la première fois à la musique dans le cadre du cinéma suisse.

Lundi soir, c’est le président de la Confédération Moritz Leuenberger et le patron du festival, Ivo Kummer qui ouvriront ce 41ème rendez-vous annuel du 7e Art helvétique.

«Grounding», le film sur les derniers jours de Swissair, qui sort cette semaine sur les écrans suisses alémaniques, est un événement. A cause de sa thématique, mais aussi grâce à son réalisateur: Michael Steiner, qui a signé «Mein Name ist Eugen», carton du cinéma suisse 2005 avec plus de 535.000 entrées en quatre mois.

Néanmoins, il aura une solide concurrence: jamais les «Journées» de Soleure n’ont proposé autant de premières que cette année. Ainsi le long métrage «Nachbeben» de Stina Werenfels sera-t-il projeté pour la première fois lors de la soirée d’ouverture de la manifestation.

Un film qui côtoiera «Fragile» du Genevois Laurent Nègre et «Ryna» de la réalisatrice roumano-suisse Ruxandra Zenide dans le cadre du Prix du cinéma suisse, qui sera décerné mercredi soir en marge de la manifestation.

A noter que Xavier Koller (oscarisé pour «Voyage vers l’espoir», 1990) présente à Soleure sa nouvelle œuvre, «Havarie», ainsi que Richard Dindo, qui livre un documentaire flambant neuf, «Qui était Kafka?»

L’influence de la musique

Parmi les nouveautés du millésime 2006, la section «Sounds & Stories» réjouit le directeur Ivo Kummer: «Pour moi, c’est un vieux rêve. J’aime les clips musicaux , leur approche esthétique».

Cette nouvelle fenêtre de programmation, permettra peut-être d’attirer un public plus jeune. Quant aux spectateurs traditionnels, ils pourront davantage se rendre compte de l’importance de la musique dans le cinéma.

«La musique est un peu l’âme d’un film», dit Ivo Kummer, qui renvoie à «Mein Name ist Eugen» ainsi qu’à «Snow White», de Samir, où l’on voit à quel point l’esthétique des clips peut influencer celle d’un film: rythme du montage, placement de caméra, résolution de l’image.

Beaucoup de jeunes réalisateurs se font d’ailleurs un nom à travers les clips: «Samir, par exemple, a commencé ainsi. Aujourd’hui, il est nommé pour le Prix du cimnéma suisse avec ‘Snow White’».

Franchir les frontières

Sous le slogan «Passages», les Journées soleuroises maintiennent leurs relations avec les pays voisins – Italie, Autriche, Allemagne, France. «Malheureusement, pour le cinéma suisse alémanique, le marché européen est plutôt limité, parce que les films sont souvent en dialecte», constate Ivo Kummer.

Ainsi, sur 15 films produits en une année, seuls deux ou trois atteignent les écrans hors des frontières suisses. Par contre, la présence helvétique est assez forte dans le cadre des festivals à l’étranger.

Par ailleurs, le problème des langues intervient à l’intérieur même des frontières. «En général, la Romandie est terrible pour un film suisse allemand. Les parts de marché y sont tellement petites qu’elles en sont humiliantes», regrette-t-il.

Pour comprendre les causes de cette situation, une étude a été commandée récemment par la Section cinéma de l’Office fédéral de la culture (OFC). «Il y a probablement de vraies différences culturelles», lance Ivo Kummer. «Les Romands s’orientent de plus en plus vers la France, et s’intéressent surtout aux films qui, là-bas aussi, touchent le grand public».

Maximilian Shell comme hôte d’honneur

La rétrospective de cette année est consacrée à l’acteur et metteur en scène suisse Maximilian Schell, né à Vienne. Un homme qui s’est fait connaître à Hollywood, et qui a remporté l’Oscar du meilleur comédien en 1961 pour son rôle dans un film de Stanley Kramer, «Judgement at Nuremberg».

Plusieurs films de ou avec Maximilian Shell seront à voir cette semaine à Soleure.

Avec 44’000 entrées, les Journées ont connu un record de fréquentation l’année dernière. «Le soir, il y a toujours foule, constate Ivo Kummer. Mais je voudrais rappeler que nous sommes les Journées cinématographiques de Soleure, et pas seulement les nuits!»

swissinfo, Susanne Schanda
(Traduction et adaptation de l’allemand: Bernard Léchot)

La 41ème édition des Journées (cinématographiques) de Soleure ont lieu du 16 au 22 janvier.
200 nouveaux films suisses y seront projetés, dont 27 longs métrages de fiction et 45 documentaires.
Avec l’arrivée de la Kulturfabrik Kofmehl pour la nouvelle section «Sound & Stories», la manifestation se tient désormais en 9 lieux.
Le budget 2006 est d’environ 2 millions de francs.

L’année cinématographique suisse est marquée par plusieurs festivals:

– Les Journées de Soleure se consacrent au cinéma suisse.
– Le festival de Locarno a une vocation internationale.
– «Visions du réel», à Nyon, est un rendez-vous consacré au documentaire.
– «Viper», à Bâle, se voue à la vidéo et aux nouveaux médias.

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