Une commémoration discrète
Ni discours ni invitations particulières: le gouvernement Zougois a choisi de laisser la population se souvenir du 27 septembre dans l'intimité.
Une étape difficile pour les survivants. Un groupe d’accompagnement est toujours en fonction.
Le gouvernement zougois a choisi la sobriété. Pour commémorer, vendredi 27 septembre, l’attentat qui avait tué deux de ses membres, onze parlementaires et un préfet, il n’a voulu aucune manifestations d’envergure. Les cloches sonneront dans tout le canton à midi.
Jusqu’à dimanche, le Requiem de Mozart sera interprété lors de trois messes. Enfin, trois expositions commémorent l’événement, par des dessins d’écoliers, des messages de condoléances et des cadeaux envoyés par la population.
Une sorte de refoulement
Les membres du Conseil d’Etat ne donneront aucune interview. Certains parlent de refoulement.
«Il y a peut-être bien une sorte de refoulement, avance le chancelier cantonal Tino Jorio. Les personnes proches des victimes et les survivants font leur travail de deuil et d’oubli chacun à leur manière. Mais la population estime qu’elle a assez souffert, assez discuté de cela.»
Lui-même est un survivant de la tuerie, une balle ayant déchiré sa chemise sans le toucher. Depuis une année, Tino Jorio dirige un groupe d’accompagnement pour les proches des victimes. Sans faux-semblant, il ne cache pas que les gens vont mal.
«Il y avait eu une amélioration. Mais quand l’été, normalement période de bonheur, est arrivé, la perte de l’être cher est devenue plus intensive. La commémoration aussi réveille la douleur.» Lui-même pense avoir besoin de «toute une vie pour bien vivre avec le souvenir de ce 27 septembre.»
Quinzième bougie
Un thème occupe actuellement – et divise – les Zougois: faut-il allumer un quinzième cierge pour Friedrich Leibacher? L’Eglise, qui le souhaite, a dû s’expliquer. Et repousser son idée. Finalement, une quinzième bougie sera allumée le 2 novembre, pour la Toussaint.
swissinfo/Ariane Gigon Bormann
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