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Vaud: tout pour la musique!

Le chef de projet Denis Alber entouré des musiciens François Lindemann (à gauche) et Jean-François Bovard (à droite). swissinfo.ch

Sur l'arteplage yverdonnois a lieu ce samedi la Journée cantonale vaudoise. Sur l'impulsion de Denis Alber, un peu d'officialité et beaucoup de spectacles!

Dans «journée officielle» il y a indéniablement le mot «officiel». Mais ce n’est pas cet aspect-là que Denis Alber, musicien, ex-directeur du Théâtre de l’Echandole à Yverdon, ex-directeur de la Bourse suisse aux spectacles, a décidé de privilégier: «Pour moi, les journées cantonales sont dédiées au spectacle, à la culture».

Mais le chef de projet a tout de même laissé une petite case à l’officialité «ne serait-ce que par respect pour les gens qui ont donné les moyens de réaliser les choses». Cette case, baptisée avec humour «En un flot de paroles», permettra à Nelly Wenger, présidente de la Direction générale d’Expo.02 et à Charles-Louis Rochat, Président du Conseil d’Etat vaudois, de s’exprimer. Pour le reste, place à la fête, au son et au mouvement.

Un marathon de 24 heures

Une journée dure 24 heures, ici comme ailleurs. Et pour l’occasion, les organisateurs ont décidé de démontrer que les Vaudois peuvent se lever tôt et se coucher tard. La fête commencera samedi à 4h02 du matin, par le son des cors des Alpes au cœur de la ville. Et se conclura donc dimanche matin à la même heure. On notera l’importance du 02, puissamment symbolique.

Entre ces deux instants, les visiteurs auront pu se goinfrer de musique. Pour tous les goûts. Parades de fanfares («Parad’Y») le matin en ville (escortées de 40 comédiens français sur échasses), invasion des scènes de l’arteplage, avec à la clef de la chanson (Michel Bühler), du rock (Noï, Chewy), du funk (A Few Good Men), du folklore (BööDeLe), du jazz (The Blue Mountain Jazz), des musiques d’ailleurs (William Fierro, Kalinka).

Oreilles comblées, donc, mais les pieds aussi: dès 23h47, la Scène des Etoiles sera envahie par les D’Js, qui, c’est promis, tenteront d’amadouer le public, pas nécessairement coutumier des raves parties, en le faisant passer progressivement de climats traditionnels aux déluges électroniques.

Trois temps forts

Création originale (à 16h02!): le tromboniste Jean-François Bovard lèvera le voile sur «2002 en fanfare», qui réunit plus de 1000 musiciens issus de fanfares et d’harmonies vaudoises! Une pièce d’une heure signée Bovard, qui inclut toutefois des pièces traditionnelles: L’hymne vaudois, L’hommage aux bannières…

1000 interprètes?! «Le danger, c’est qu’il faut toujours être très attentif, constate le tromboniste, également chef d’orchestre. Si tout à coup un décalage survient, il peut y avoir un effet d’inertie qui va augmenter, et là ça peut être la catastrophe. Mais pour le moment, les répétitions se sont très bien passées, c’est merveilleux», constate Bovard, heureux de son implication dans Expo.02.


Autre première: le fameux «Piano Seven» de François Lindemann propose (à 19h32) son nouveau spectacle, «Treize à Table». Innovation pour cette formation de 7 pianos créée il y a seize ans: l’adjonction d’un quintet de cuivres emmené par… Jean-François Bovard, décidément présent sur tous les fronts.

Enfin, à 21h47, le Béjart Ballet Lausanne s’emparera du plateau de 1200 m² créé spécialement pour lui, et dévoilera le contenu d’une «Carte blanche à Maurice Béjart». Une sorte de ‘best of’ béjartien autour de la thématique de l’écologie en général, et de l’arbre en particulier. Spectacle unique.

Libre parcours

«J’Y Vé», tel est le slogan de cette journée cantonale vaudoise. J’y vais, d’accord, mais comment et pourquoi? «Pour moi, c’est une journée libre parcours, répond Denis Alber. On regarde le programme, puis on va voir ce qui nous intéresse. Mon vœu le plus cher, c’est que les gens soient curieux. Qu’ils soient prêts à se laisser surprendre, que ce soit par Béjart, par des fanfares ou des D’Js.»

Et l’âme vaudoise, dans tout ça? La notion d’identité cantonale a-t-elle un sens pour le «Monsieur Expo» de l’Etat et Canton de Vaud? «J’ai toujours des difficultés avec l’idée d’identité… Non, en fait, la notion d’identité vaudoise n’a pas tellement d’importance pour moi», répond Denis Alber.

Finalement, les artistes devraient peut-être tenir plus souvent les rênes de projets socio-politiques. On gagnerait largement en dynamisme ce qu’on perdrait en esprit de clocher.

swissinfo/Bernard Léchot

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