Voyez comme on danse!
Pour clôturer l'année chorégraphique, le Grand Théâtre de Genève organise une «Danse parade» qui reprend quelques succès de ses récentes saisons.
Dix spectacles à l’affiche sont interprétés par le Ballet de la vénérable maison genevoise.
Il arrive que les directeurs de salles reprennent en fin de saison des spectacles qui avaient bien marché, qui n’étaient pas restés longtemps à l’affiche et que le public apprécierait, n’hésitant pas à aller les voir ou revoir.
C’est le cas du Grand Théâtre de Genève qui clôt sa saison chorégraphique avec ce qu’il appelle une «Danse parade». Soit une poignée de pièces d’excellente qualité, présentées lors des saisons précédentes et interprétées par le corps de ballet du dudit théâtre.
«Plus qu’un défilé, ce passage en revue est un vrai festival, nous dit-on dans une note d’intention. C’est que le propre de la compagnie genevoise est de ne jamais rester engoncée dans un univers. Privilège d’une troupe qui n’est pas dirigée par un chorégraphe, mais par un directeur artistique dont le souci premier est de varier les plaisirs».
Le directeur en question, Philippe Cohen, propose donc sur ses deux scènes (BFM et GTG) quelques reprises. Si d’aventure vous avez manqué une ou plusieurs de ces pièces à succès, vous aurez l’occasion de réparer votre distraction.
De l’agitation au minimalisme
La plus prestigieuse de ces reprises est «Two-Thousand-and-Three», la désormais célèbre chorégraphie du non moins célèbre Lausannois Gilles Jobin.
Créé en septembre 2003, ce spectacle qui, depuis, a parcouru l’Europe, ouvre le 17 mai la «Danse parade» A l’époque, Jobin y mettait tout son talent et son ardeur pour parcourir, en quelques courses effrénées, l’histoire de la troupe du Grand Théâtre. Laquelle entamait une nouvelle ère, avec, à l’époque, l’arrivée à sa tête de Philippe Cohen.
S’il ne fallait voir qu’un spectacle, ce serait celui-là. Mais ce serait aussi manquer l’éclat de quelques autres pièces précieuses qui émaillent la parade et qui font sa richesse. Richesse de style qui nous fait passer des agitations névralgiques de Jobin au minimalisme du chorégraphe japonais Saburo Teshigawara. Lequel se livre dans «Para Dice» à une dissection des pulsions intérieures.
Autre chorégraphe, autre passion puisée cette fois-ci chez Saint-Mathieu et Saint-Jean. Si les deux apôtres ont inspiré Bach, ils hantent également «Selon Désir», pièce du chorégraphe Andonis Foniadakis.
Les artistes… et le public
Le reste de la programmation ne manque pas d’intérêt, avec surtout la musique culte de Stravinski, «Le Sacre du printemps». Moment dionysiaque que John Neumeir chorégraphie avec émotion et bestialité.
Mais il n’y a pas que la troupe du Grand Théâtre qui va parader. Le public est invité à la rejoindre le 21 mai, dernier jour de ce mini-festival qui s’achève sur un bal populaire. Dans le hall du BFM, les spectateurs pourront ainsi entrer dans la ronde sur la musique enlevée de la fanfare du Loup.
swissinfo, Ghania Adamo
«Danse parade», festival de chorégraphies, à suivre à Genève, Grand Théâtre, du u 17 au 21 mai.
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