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Yeslam Binladin fait son cinéma à Cannes

Vue générale du Palais des Festivals de Cannes. Keystone

L'homme d'affaires genevois est attendu au Festival de Cannes où il doit annoncer la coproduction de deux films. L'occasion de redorer son blason.

Yeslam Binladin espère avoir à Cannes l’occasion d’être sur le devant de la scène d’une manière un peu plus agréable que dans les mois qui ont succédé les attentats anti-américains du 11 septembre 2001. Le demi-frère d’Oussama Ben Laden, Yeslam fait en effet actuellement l’objet d’une enquête en France pour blanchiment d’argent.

Installé à Genève depuis deux décennies, naturalisé suisse l’année dernière, Yeslam Binladin a créé en avril 2001 Almaz Film Productions AG, société au capital de 100 000 francs, présidée par Gérald Morin. Ses buts? La réalisation de produits audiovisuels et l’organisation d’évènements culturels.

L’homme d’affaires suisse est attendu au Festival de Cannes à une date qui n’a pas encore été arrêtée afin d’annoncer les noms des deux films qu’il coproduit, «The five obstructions» et «DOC.ville». Pour ses débuts, Yeslam Binladin n’est surtout pas tombé dans la facilité.

«The five obstructions» part du film «The perfect man», tourné par Lars von Trier en noir et blanc en 1967. Pour le documentaliste danois Joergen Leth, il s’agit de réaliser quatre «remakes» (nouvelles versions) de ce court métrage de 13 minutes, en cherchant, à chaque fois, à repenser le film, à trouver une nouvelle manière de le tourner.

Des budgets entre 2,5 et 3 millions de francs chacun

Et qui impose de nouvelles règles à Joergen Leth? Lars von Trier lui-même. «Nous sommes à la recherche d’une chose fictionnelle, non pas factuelle. La fiction étant limitée par notre imagination», explique Lars von Trier. Le film, d’une heure vingt environ, tournée à Cuba, est monté à Copenhague.

«D0C.ville», l’autre réalisation annoncée par Yeslam Binladin, est une sorte de documentaire sur le tournage du film «Dogville», de Lars von Trier, avec Nicole Kidman. Comment des gens, des acteurs, vivent et travaillent ensemble pendant deux mois. «DOC.ville» est réalisé par Sami Saif, 29 ans, diplômé d’une école de cinéma danoise.

Deux films dont les budgets tournent entre 2,5 et 3 millions de francs chacun, et que la société bernoise Almaz Film Productions coproduit à hauteur de 25%. Les autres producteurs étant danois, suédois, anglais, belges et français.

Cela dit, explique Gérald Morin, «en dehors de l’annonce de la réalisation de ces deux films, Cannes est surtout l’occasion de rencontrer des investisseurs et de travailler».

swissinfo/Ian Hamel

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