Célina, une Valaisanne à l’Olympia
La chanteuse Célina et son accordéon affrontent lundi soir les feux de la scène parisienne à l'Olympia, à l'invitation de Georges Moustaki, auquel elle rend hommage dans son 5e album «Tout et trois fois rien».
«Ce n’est pas tant de chanter à l’Olympia qui m’impressionne, mais chanter avec Moustaki: ça, c’est le plus grand cadeau de la Providence!» Pour Célina, le grand jour est arrivé: l’aboutissement d’une rencontre fortuite mais marquante avec «le métèque».
Une rencontre qui remonte à plus de deux ans, lorsque la Sierroise entend à la radio «Les Mères Juives». «J’ai été tellement émue par cette chanson, raconte-t-elle avec son accent chantant, que j’ai écrit une lettre à Moustaki.»
Une rencontre fortuite
Une lettre que le chanteur n’a jamais reçue. Mais voilà que, quelques mois plus tard, ils se croisent lors d’un festival en Bulgarie. «On faisait des tests techniques. Il venait de terminer et je passais après lui. Quand il a entendu l’accordéon, il est revenu vers la scène et on a parlé.»
De fil en aiguille, la rencontre se transforme en amitié et en échange musical. «Je voulais d’abord qu’il m’aide à écrire des textes pour mon prochain album. Puis, quelques mois plus tard, je me retrouve en train de chanter la lettre que je lui avais écrite.» C’est ainsi que naît le titre en forme d’hommage «Lettre à Monsieur Moustaki». Lequel Monsieur Moustaki complète la chanson en y apportant sa réponse.
Ce lundi à l’Olympia (ainsi que le 9 mai), Célina interprétera donc ce morceau pour voix et accordéon de son dernier album, en duo avec Moustaki. (Un titre qui se retrouvera en bonus sur le prochain CD du chanteur français.)
Un accordéon magique
C’est l’accordéon qui a attiré Moustaki. C’est encore l’accordéon qui a choisi Célina. «Mes parents n’étaient pas du tout musiciens, mais je suis tombée dans la musique grâce à mon grand-père, qui adorait la musique et l’accordéon. Il m’en a offert un alors que j’étais très petite et j’ai grandi avec ‘mon vieux léon’.»
Et la chanson? Là aussi, c’est venu, un point c’est tout: «Mes parents m’ont raconté que je chantais tout le temps, des chansons inventées naïvement, comme beaucoup d’enfants, mais là aussi, la chanson m’est venue tout naturellement, j’ai de la peine à me l’expliquer.»
Avant de faire des CD, des tournées, des festivals un peu partout dans le monde, bref, avant de devenir un prénom, Célina Ramsauer a suivi une formation de dessinatrice-architecte. «Je n’ai jamais travaillé, car j’étais trop mauvaise, raconte-t-elle en riant. Mais surtout, j’ai commencé à vivre de la musique juste après mon diplôme, à 18 ans.»
Là encore, la jeune femme a suivi son destin. Son grand-père vigneron-encaveur a pris l’habitude d’emmener Célina et son accordéon pour effectuer ses livraisons dans toute la Suisse romande. «J’ai joué, puis chanté dans tous ces bistrots et le reste a suivi. Je n’avais rien décidé, tout est venu un peu tout seul, c’est la vie, quoi!»
Célina a-t-elle le trac au matin du grand soir? «Oh oui, j’ai eu le trac ces deux ou trois dernières semaines. Maintenant ça va, je suis dans le train et il fait beau, je suis assez sereine… mais ça va revenir ce soir, c’est sûr!»
Un trac qui devrait s’envoler lorsque la Valaisanne déposera «quelques fleurs aux pieds de la vie» de sa voix douce en hommage au vieux «pâtre grec».
swissinfo, Isabelle Eichenberger
Auteur, compositeur, interprète et accordéoniste, Célina (Ramsauer) est née en 1976 à Sierre (Valais) et vit de la musique depuis ses 18 ans.
Première représentante culturelle suisse aux 4e Jeux de la Francophonie à Ottawa (Canada) en 2001.
Participe la même année au Festival Franco-Ontarien. A donné depuis des concerts en Europe, Amériques du Nord et du Sud, Afrique, Asie.
A sorti cinq disques: «A Vous» (1994), «Célina» (1999), «Aucune Frontière» (2003), «Ensemble au-delà des Frontières» (2006), «Tout et trois fois rien» (2008).
Passage à l’Olympia de Paris avec Georges Moustaki les 5 et 9 mai 2008.
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