Démarches pour inscrire le cheval franches-montagnes à l’UNESCO

L'élevage du cheval franches-montagnes doit figurer sur la liste du patrimoine immatériel de l'UNESCO. Le député du Centre Gauthier Corbat estime qu'il est désormais temps pour les autorités jurassiennes d'accompagner le processus visant à assurer la pérennisation de l'unique race chevaline suisse.
(Keystone-ATS) Dans sa motion récemment déposée, le député invite le Gouvernement à entreprendre le moment venu les démarches pour préparer un dossier de candidature. Il lui demande aussi de collaborer avec les cantons, la Fédération suisse du franches-montagnes (FSFM), les associations d’éleveurs, les milieux culturels et les instances fédérales.
« Par cette démarche, le canton confirmerait son rôle de berceau et de gardien d’un patrimoine vivant qui mérite d’être reconnu à sa juste valeur », écrit le motionnaire. Pour Gauthier Corbat, le cheval franches-montagnes est bien plus qu’un animal, il est une partie de la mémoire collective et de l’avenir culturel du Jura.
Reconnaissance internationale
Il s’agit de la seconde intervention parlementaire en ce sens. Dans une réponse à une question écrite posée par ce même député, le Gouvernement jurassien avait indiqué qu’il n’était pas persuadé qu’une candidature amènerait des avantages tangibles pour les éleveurs. Il jugeait aussi le processus coûteux.
Mais pour le motionnaire, il apparaît plus que jamais nécessaire de revoir cette position exprimée à l’époque. Figurer au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO offrirait à la seule race indigène suisse une reconnaissance internationale et un outil de mobilisation pour les éleveurs et les institutions engagées dans sa sauvegarde.
« La Fédération suisse du franches-montagnes est évidemment tout à fait favorable à une telle inscription au patrimoine immatériel de l’UNESCO », a déclaré à Keystone-ATS sa gérante Pauline Queloz. « Ce serait là une magnifique reconnaissance de l’importance de cette race et du savoir-faire des éleveurs », a ajouté la Jurassienne.
Le cheval des Franches-Montagnes est un patrimoine vivant propre à la Suisse et une inscription à l’UNESCO mettrait donc en lumière cette race unique à l’échelle mondiale. Le choix d’une candidature reste du ressort du Consiel fédéral par le biais de l’Office fédéral de la culture.
Une race menacée
Une telle reconnaissance pourrait déboucher sur des efforts accrus en faveur de la préservation de cette race qui est menacée, a poursuivi Pauline Queloz, en faisant référence à la baisse des effectifs. Les naissances diminuent année après année, les éleveurs étant parfois découragés par l’aspect très peu rentable du métier.
Le soutien à l’élevage chevalin en général est remis en question et pas que pour le franches-montagnes, a relevé Pauline Queloz qui redoute un recul du soutien financier de la Confédération.