Démission du pape: Le monde catholique entre suprise et espoir
(Keystone-ATS) L’annonce de la démission de Benoît XVI a fait lundi l’effet d’un coup de tonnerre. A 85 ans, le pape va quitter ses fonctions à la fin du mois car il avoue ne plus avoir les forces pour diriger l’Eglise catholique. Beaucoup saluent son courage et son intégrité.
Joseph Ratzinger a pris secrètement la décision de démissionner après son voyage au Mexique et à Cuba en mars dernier. Il en a parlé avec son frère il y a quelques mois et l’avait évoqué dans un livre en 2010.
Une telle démission est rarissime. L’unique précédent date de 1294 lorsque le moine bénédictin Célestin V abdique avant d’être sacré. D’autres papes se sont retirés, mais il ne s’agissait pas de démission à proprement parler.
Durant son pontificat de huit ans, le pape allemand a été confronté au grave scandale d’abus pédophiles dans le clergé, la crise la plus profonde de l’Eglise contemporaine.
L’an dernier, il a dû affronter une affaire de fuites de documents confidentiels au Vatican. Ce qui a conduit à la condamnation de son propre majordome. Une trahison qui avait beaucoup affecté Joseph Ratzinger.
« Démarche courageuse »
La démission du pape a suscité maintes réactions d’empathie. Le président américain Barack Obama offre ses « remerciements » à sa Sainteté, rappelant le rôle crucial de l’église catholique.
Pour la chancelière allemande Angela Merkel, le pape « est et reste l’un des plus grands penseurs religieux de notre époque ». Le président français François Hollande a rappelé son engagement « en faveur de la paix ». Quant au président de la Confédération Ueli Maurer, il lui a souhaité « le meilleur pour l’avenir ».
Le Grand Rabin d’Israël souligne l’action de Benoît XVI contre l’antisémitisme. Quant au chef des anglicans, l’archevêque de Cantorbéry Justin Welby, il souligne que le pape « manquera comme chef spirituel à des millions de gens ».
La Conférence des évêques suisses qualifie la démission de « démarche courageuse », illustrant « la volonté de servir l’Eglise d’abord ».
Nouveau pape à Pâques
Son successeur devrait être désigné pour Pâques, le 31 mars, un moment très symbolique pour l’Eglise catholique. Durant près d’un mois, le Collège des cardinaux va donc gérer les affaires courantes et organiser le conclave.
Benoît XVI n’aura « aucun rôle » dans ce conclave et n’y participera pas, selon son porte-parole. Il devrait mener désormais une vie de prière et consacrée peut-être à l’écriture.