Un service civique pour sauver la démocratie locale
«Devenez bénévoles!» Dans les 2212 communes que compte la Suisse, cet appel est de moins en moins entendu. Tim Bucher, un automaticien schaffhousois de 21 ans, propose d’introduire un service civique afin d’enrayer la crise de la démocratie locale en Suisse. Il est l’un des 13 lauréats du concours d’idées «Change la Suisse!Lien externe»
Cet article fait partie de #DearDemocracy , la plateforme de swissinfo.ch pour la démocratie directe.
S’engager volontairement à côté de son travail pour rendre service à la communauté: voici la base du système politique suisse. Ce principe a un nom: le système de miliceLien externe. Il imprègne le fonctionnement des communes, mais également les activités des parlementaires cantonaux et fédéraux.
La machine est toutefois enrayée. Les communes peinent toujours davantage à recruter des personnes motivées à exercer une fonction publique en plus de leur profession. C’est pourquoi l’AssociationLien externe des communes suisses a décrété que 2019 était l’«Année du travail de miliceLien externe».
Pour Tim Bucher, le système de milice est l’un des éléments les plus précieux de la Suisse. C’est la raison pour laquelle il souhaite le renforcer. Il pense tout particulièrement aux femmes, aux Suisses de l’étranger et aux jeunes hommes qui sont obligés de faire leur service militaire, mais qui ont été dispensés pour des raisons de santé ou autres.
«À l’avenir, nous pourrions leur proposer de s’engager dans une troisième voie pour accomplir leur service, par exemple auprès des pompiers, dans les communes ou dans d’autres postes politiques qui manquent de bénévoles», poursuit Tim Bucher. Pour les quelque 25% d’habitants qui ne possèdent pas de passeport suisse, le Schaffhousois estime qu’un service civique serait un bon moyen de s’impliquer davantage dans la société.
Tandem Schaffhouse/Tessin
Marco RomanoLien externe, conseiller national (chambre basse du parlement) du Parti démocrate-chrétien (PDC, centre droite), originaire du Tessin, a choisi la proposition de Tim Bucher et la soumettra au parlement. Les deux hommes se rencontreront au Palais fédéral à Berne pour affiner l’idée de base et l’écrire sous la forme d’une proposition parlementaire.
Tim Bucher est lui-même un bon exemple d’engagement civique: il est membre du parlement des jeunes de Schaffhouse, responsable d’un réseau pour le travail des jeunes et membre du conseil de sa paroisse. De plus, il s’est lancé en politique auprès des jeunes Vert’libéraux de son canton. «Le bénévolat, c’est surtout du plaisir, on apprend beaucoup de choses et on rencontre des personnes intéressantes.»
Le jeune Schaffhousois ne prétend pas avoir inventé le service civique. Avenir Suisse, le think tank économique, a par exemple introduit ce concept en 2013 déjà. Ce qui est nouveau, c’est la manière dont cette idée est amenée sur la scène politique.
Concours «Change la Suisse!»
Près de 350 idées ont été soumises par des jeunes de moins de 25 ans ce printemps sur la plateforme engage.ch, dans le cadre du concours d’idées «Change la Suisse!». Une démarche organisée par la Fédération des Parlements des jeunes.
Les propositions ont ensuite été évaluées par les 16 plus jeunes membres du parlement, qui devaient en choisir chacun une. Le 17 juin, les lauréats rencontreront pour la première fois le parlementaire qui a désigné leur idée au Palais fédéral à Berne. Ils rédigeront ensemble une proposition qui sera soumise aux chambres.
*avec des informations de la Fédération suisse des Parlements des jeunes. #DearDemocracy est partenaire du projet «Année du travail de milice».
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Traduction de l’allemand: Marie Vuilleumier
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