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Dernier jour d’hommage au Vatican avant les funérailles du pape

Keystone-SDA

Le Vatican se prépare vendredi aux funérailles du pape François, qui se tiendront samedi matin sur la place Saint-Pierre, à Rome. Les fidèles et touristes peuvent encore lui rendre hommage pour une ultime journée, avant le scellement du cercueil à 20h00.

(Keystone-ATS) Depuis mercredi, plus de 128’000 personnes se sont déjà recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la basilique Saint-Pierre de Rome, selon le Vatican.

La plupart des 50 chefs d’Etat et des 10 monarques qui ont confirmé jusqu’ici leur présence aux obsèques, dont les présidents américain Donald Trump, ukrainien Volodymyr Zelensky et argentin Javier Milei et le Prince William, doivent arriver à Rome ce vendredi. La présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter assistera aussi aux obsèques.

Comme la veille, la basilique est restée ouverte quasiment toute la nuit. La « nuit est le moment le plus intime, c’est toujours la nuit que le Seigneur se manifeste. C’était très émouvant », a déclaré à l’AFP Nicoletta Tomassetti, une Italienne de 60 ans.

Moment « très émouvant »

Filipa Castronovo, une religieuse italienne de 76 ans, a également vécu un moment « très émouvant » auprès de la dépouille du pape, a-t-elle témoigné vendredi en quittant la basilique. « C’est comme aller voir un père » et « conserver vivante la mémoire forte d’un père qui m’a aimée et continuera du ciel à vouloir du bien », a-t-elle ajouté auprès de l’AFP.

A plus de 11’000 km de Rome, Buenos Aires, dont était originaire Jorge Bergoglio, était également en effervescence pour faire à distance ses adieux au pape François. Une veillée aux flambeaux y coïncidera avant l’aube samedi avec les funérailles au Vatican, suivie d’une messe dans la cathédrale de François lorsqu’il en était l’archevêque et d’un pèlerinage sur ses traces dans les banlieues de la ville, ces périphéries du monde auquel il faisait souvent référence.

Cercueil scellé à 20h00

Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l’ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d’élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller.

Et ce dispositif de sécurité exceptionnel sera encore renforcé dans la nuit de vendredi à samedi, l’agence italienne de protection civile estimant que « plusieurs centaines de milliers » de personnes se rendront dans la ville éternelle ce week-end. Vendredi matin, les fidèles continuaient d’affluer pour rendre un dernier hommage à François, dont le cercueil sera fermé vendredi à 20h00 lors d’une cérémonie privée à laquelle assisteront les cardinaux.

Le cardinal Kevin Farrell, le « camerlingue » qui gère les affaires courantes du Vatican jusqu’à l’élection d’un nouveau pape, présidera le « rite du scellement du cercueil ». Le premier pape sud-américain de l’Eglise catholique est décédé le lundi de Pâques à l’âge de 88 ans, moins d’un mois après sa sortie de l’hôpital romain où il était soigné pour une grave pneumonie.

Condoléances de Netanyahu

Le souverain pontife, dont la santé était défaillante depuis longtemps et à qui ses médecins avaient ordonné un strict repos, avait fait l’effort de se présenter aux fidèles à Pâques, la fête la plus importante du calendrier catholique. Les condoléances ont afflué du monde entier pour le défunt pape, un réformateur énergique qui a défendu les plus vulnérables et les plus marginalisés de la société au cours de ses 12 années à la tête des quelque 1,4 milliard de catholiques que compte la planète.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a présenté vendredi les condoléances de l’Etat d’Israël à l’Eglise catholique, alors que depuis son décès, ni M. Netanyahu ni aucun de ses principaux ministres ne s’étaient exprimés publiquement sur la mort du souverain pontife, qui était généralement perçu en Israël comme pro-palestinien.

Le président israélien Isaac Herzog avait été en revanche l’un des premiers dignitaires dans le monde à réagir dès lundi, saluant « un homme de foi profonde et de compassion sans fin ».

Une sobre sépulture

Le cercueil capitonné de rouge du jésuite argentin a été placé devant l’autel de la basilique Saint-Pierre. François, dont les mains enserrent un chapelet, porte ses habits pontificaux: une chasuble rouge, une mitre blanche et des chaussures noires.

Après les funérailles, le cercueil sera transporté pour être inhumé, selon sa volonté, dans la basilique papale Sainte-Marie-Majeure, à Rome, dédiée au culte de la Vierge. Des écrans géants seront placés le long du parcours. Un groupe de « pauvres et de nécessiteux » sera présent sur les marches de la basilique pour accueillir le cercueil du pontife, qui était un ardent défenseur des laissés-pour-compte.

Sa tombe en marbre, avec pour seule inscription « Franciscus », François en latin, sera accessible au public à partir de dimanche matin. Ses obsèques célébrées, tous les regards se tourneront vers les 135 cardinaux-électeurs – soit ceux âgés de moins de 80 ans – convoqués au conclave pour choisir son successeur.

La date du début du conclave n’est pas encore connue, mais en vertu des règles vaticanes, il devrait s’ouvrir entre le 15e et le 20e jour après son décès, soit entre le 5 et le 10 mai. Les cardinaux ont commencé à converger vers Rome et se réunissaient une quatrième fois vendredi matin. Lors du conclave, ils procèderont, dans la Chapelle Sixtine, à quatre scrutins par jour, deux le matin et deux l’après-midi.

Le cardinal italien Pietro Parolin, qui était le numéro deux de François ainsi que le Philippin Luis Antonio Tagle, archevêque métropolitain émérite de Manille, sont donnés favoris par les bookmakers britanniques.

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