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Des milliers de Cubains manifestent contre l’embargo

Keystone-SDA

Plusieurs centaines de milliers de Cubains, avec en tête l'ancien président Raul Castro, ont défilé vendredi devant l'ambassade des Etats-Unis à La Havane pour réclamer la fin de l'embargo américain. Ce à un mois du retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

(Keystone-ATS) Sous le mot d’ordre « Marche du peuple combattant contre le blocus et la présence de Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme », les manifestants ont défilé devant la représentation située sur l’avenue côtière du Malecon.

« Nous défilons pour dire au gouvernement des Etats-Unis de laisser le peuple cubain vivre en paix! », a déclaré le président cubain Miguel Diaz-Canel à l’adresse de la foule agitant des drapeaux cubains. Le chef révolutionnaire et ex-président Raul Castro (2006-2021), 93 ans, a pris la tête de la manifestation au côté du chef de l’Etat. « Levez le blocus! », « Nous ne sommes pas des terroristes, retirez-nous de la liste » ont scandé les manifestants.

Selon les autorités, 700’000 personnes ont défilé, un chiffre que l’AFP n’a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante. « Nous voulons la fin du blocus (…) nous avons besoin que les portes s’ouvrent pour que nous puissions commercer avec tous les pays », a déclaré à l’AFP Rogelio Savigne, 55 ans, responsable des transports dans une entreprise d’Etat.

« Peuple cubain privé d’aliments »

« Si nous n’avions pas le blocus, les difficultés que nous connaissons ne seraient pas si grandes », a estimé Faustino Miranda, 85 ans. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trente ans, avec des pénuries en tous genres, des coupures d’électricité chroniques, et une vague d’émigration sans précédent.

« Lorsque les transactions financières sont visées et empêchées (…) le peuple cubain est privé d’aliments, de médicaments, de carburant, de biens, d’approvisionnement et de marchandises essentielles à sa survie », a dénoncé M. Diaz-Canel. Au cours de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump, qui sera investi le 20 janvier, a stoppé le rapprochement historique qu’avait entamé les deux pays il y a dix ans sous le mandat de Barack Obama.

Le républicain a mis en oeuvre 243 mesures renforçant l’embargo en vigueur depuis 1962, dont la réinscription de l’île communiste sur la liste américaine des « pays soutenant le terrorisme », incluant notamment l’Iran et la Corée du Nord. Son successeur démocrate, Joe Biden, a à peine assoupli ces mesures et maintenu Cuba sur la liste noire, ce qui entrave les flux financiers et commerciaux vers l’île. M. Diaz-Canel a souligné dans la matinée que l’année 2024 « a été l’une des plus difficiles » pour Cuba qui vit « au jour le jour ».

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