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Devant les sénateurs français, Benalla répond a minima

M. Benalla s'est refusé à répondre aux questions des sénateurs: "information judiciaire en cours" et "droit à la non auto-incrimination", a fait valoir l'ex-chargé de mission. KEYSTONE/EPA/CHRISTOPHE PETIT TESSON sda-ats

(Keystone-ATS) « Je ne pourrai pas répondre » : Alexandre Benalla s’est obstinément refusé lundi à donner suite aux questions du Sénat sur ses passeports. L’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron s’est retranché derrière l’instruction judiciaire en cours, suscitant l’agacement.

Arrivé à 14h00 sous une nuée de photographes et caméras, costume sombre et rasé de frais, Alexandre Benalla a d’abord convenu avoir commis « un certain nombre d’erreurs », puis affirmé qu’il n’avait « pas menti » lors de sa première audition devant cette même commission d’enquête, le 19 septembre, lorsqu’il avait affirmé que ses passeports étaient « à l’Élysée ».

Mais, une fois ce propos liminaire achevé, M. Benalla s’est refusé à répondre aux questions des sénateurs: « information judiciaire en cours » et « droit à la non auto-incrimination », a fait valoir l’ex-chargé de mission.

M. Benalla est mis en examen pour des violences sur des manifestants à Paris, le 1er mai et, depuis vendredi, pour utilisation abusive de passeports diplomatiques après son licenciement.

Impassible

Agacé, le président de la commission, Philippe Bas (LR): « Vous êtes obligé de répondre ! » Impassible, Alexandre Benalla: « Je ne pourrai pas répondre ». Que ce soit à propos des passeports diplomatiques, des « passeports de service », de ses activités actuelles ou de ses déplacements en Afrique postérieurs à son licenciement, l’ex-employé de l’Élysée botte en touche.

Philippe Bas, exaspéré: « ce n’est pas être très respectueux des institutions que de refuser de répondre (…), je suis en droit de déduire de votre réponse que la question vous gêne ». Benalla s’en défend: « Non, ces passeports diplomatiques ont été délivrés normalement ».

Ni noms, ni fonctions

Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, entendu mercredi au Sénat, avait chargé M. Benalla, comme les ministres Christophe Castaner (Intérieur) et Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères).

M. Strzoda avait notamment révélé que M. Benalla avait utilisé « presque une vingtaine de fois » ses passeports après son licenciement, entre le 1er août et le 31 décembre. « 23 fois », a rectifié crânement le jeune homme, « pour justifier simplement de mon identité », dont une dizaine de fois dans un avion privé, s’est-il justifié.

M. Benalla a assuré avoir restitué les passeports diplomatiques « à la demande de la présidence de la République et du ministère des Affaires étrangères (…) dans le courant du mois d’août 2018 ». Il a indiqué que ces passeports lui avaient « été rendus à nouveau début octobre 2018 (…) avec un certain nombre d’éléments personnels un chéquier, une paire de clés, etc ».

Depuis sa première audition en septembre, de nouvelles questions s’étaient accumulées, au fur et à mesure d’autres révélations sur les activités de l’ex-proche collaborateur d’Emmanuel Macron, notamment en Afrique où il a rencontré le président tchadien Idriss Déby.

Là encore, Alexandre Benalla a répondu a minima: « J'(en) ai informé des gens qui travaillent à la présidence de la République », a-t-il soutenu devant les sénateurs, mais en refusant de donner noms ou fonctions.

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